- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991

Le commerce valdOtain à la fin du XVIII' siècle 329 Nus 1795 Monsieur En reponse à votre lettre circulaire du second du courant, je vour declare et certifie, Monsieur, par parole de verité qu,il ny a dans la communauté de Nus aucun commerçant ny negociant en betail mulets, poulains, genisses, paux, chevres, chevraux, brebis, moutons, ny en vin, grains, gruieres, fontines, ny d,aucun fromage, pas meme des fobriques de metaux, mais seulement deux fobriques du fer, lesquelles appartien– nent au seigneur baron d'Avise. ]e dois sans doute avouer qu,ily a plusieurs possesseurs de montagnes à alper vaches qui vendent de la gruiere etfontines, mais ils ne vendent que celles qui proviennent de leur montagnes ou de celles qu,ils tiennent à louage sans que pour cella ils fassent aucun commerce. Il y a aussi dautres particulliers qui vendent du fromage commun, mais ce n,est que cellui qu,ils font du produit du lait de leur vaches et de celles qu,ils prennent à louage en été. Il ny a aucun commerçant en grains, sauf un etranger piemontois qui foit le cabaretier et qui achette du bled de Piemont pour le revendre aux habitants de cette paroisse; et selon que jai ouis dire il en revend encore sur le marché à Aoste et le fond de ce petit commerce montera en– viron à la somme de :f. 500, ne maintenant pas regulierement du bled, mais seulement par intervalle; peut etre le prendra-t-il encore à credit et le payera quapres lavoir debité; ainsi ce fond sera encor incertain. Il y a en outre plusieurs particulliers qui vendent du vin à tengros, mais ce nest que leur propre vin provennant du produit de leur vigne, et quelque peu de cellui qu,ils prennent en payement de quelques dettes ou interests. Voila, Monsieur, tout ce que je peu sçavoir et dont je vous donne avis en reponce et en obeissance à votre lettre; et suis avec toute tobeis– sance et soumission possible, Monsieur, votre tres humble et tres obeis– sant serviteur. De Nus le 8 avril 1795. Monichon notaire secretaire.