- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991

384 Emanuela Lagnier te liste et ses discordances internes, on a pu remonter aux différentes phases de la compilation, au moins à celles des premières trois sec– tions du manuscrit. Avant de traiter brièvement des compositeurs les plus impor– tants, dont des oeuvres fìgurent dans le Codex XV, il est nécessaire de souligner la présence, à còté du répertoire musical, d'une oeuvre fondamentale pour la spéculation theorique, le Libellus Cantus Mensurabilis de Johannes de Muris, traité très connu en Europe au xv~me siècle, et dont tout le corpus musical présent dans notre ma– nuscrit suit les règles de l' ars mensurabilis. Si d'une part, sa présence, au début du manuscrit, nous révèle l'appartenance à la troisième partie du recueil, c'est-à-dire à son ré– pertoire le plus important et remarquable, d'autre part elle nous suggère l'hypothèse que sa localisation ne soit pas accidentelle; on peut, en effet, le considérer comme une introduction et clef de lec– ture des musiques contenues dans le recueil. On trouve, encore, d'autres annotations de théorie d' ars mensurabilis écrites sur les portées non utilisées de plusieurs feuilles du Codex, et remontant à une époque successive à l'assemblage des différentes parties du ma– nuscrit. La matière théorique, assez variée, se référant à des oeuvres célè– bres de théoriciens tels que Listenius, Ornitoparchus, Cochlaeus, Gullielmus Monachus, Adam de Fulda, et Glareanus, y est traitée de façon peu systhématique et sans un schéma précis d'exposition, ce qui nous suggère qu'il s'agit, probablement, de la transcription de notes sur des enseignements oraux ou sur des règles contenues dans des oeuvres théoriques que l'auteur ne possédait pas ou qu'il n'avait pas la possibilité de consulter facilement; d'où la nécessité de résu– mer les points saillants. Cette utilisation des parties vides du Codex XV ne doit pas nous étonner; dans plusieurs volumes de l'ancien fonds de la Bibliothè– que de St. Jacqueme, en effet, on trouve des notes explicatives, réca– pitulatives, ou des intégrations ayant la fonction, avec toute proba– bilité, de servir aux enseignants du Prieuré. Comme on avait anticipé, le manuscrit est un répertoire de mu-

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