- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991

396 Pierre-Georges Thiébat caelum montibus incumbere in quo aulam Dei esse, eamque per montes adiri posse». 1 C'est son biographe Eadmer qui parle, auquel Anselme seul a pu faire une telle confidence. Eadmer ajoute encore que l' enfant qu'était Anselme, une fois songea d'avoir été admis, au sommet d'une montagne, dans la cour divine où le Seigneur le re– put d'un pain d'une blancheur éblouissante. Comment ne pas approcher cette blancheur des neiges et des glaces du Grand Combin et du Velan, au nord de la ville, et du groupe du Ruitor, à l' ouest, où étincellent au soleil les glaciers du Chateau Blanc et du Morion? Sofia Vanni Rovighi a heureusement mentionné ces sommets-là dans les toutes premières lignes de son Introduzione a Anselmo d'Ao– sta,2 parue il y a un an. Par contre, il y a à peu près un siècle, l'an– glais Martin Rule, qui prépara en 1884 une édition des oeuvres d'Eadmer 3 et dont le souvenir a été renouvelé chez nous par le pro– fesseur Guy Tercinod, 4 dégrade le mysticisme du songe d'Anselme en en indentifiant la montagne au Bee de Nona.s Cela dépend peut– etre du fait que Rule plaçait la maison natale d'Anselme à Gressan, sur la rive droite de la Doire, quelque peu en amont par rapport à Aoste. 6 Et de Gressan, justement,- que Rule avait visité à la fin du mois de septembre de 1877 - le Grand Combin n'est pas visible, I PL, 158, 50. 2 S. Vanni Rovighi, Introduzione a Anselmo d'Aosta, Bari 1987, p. 3. 3 Eadmeri, Historia novorum in Anglia et opuscula duo de vita Sancti Anse/mi et quibusdam miraculis eius, ed. M. Rule, London 1884 (Rerum Britannicarum Scripto- res Rolls Series, 81). · 4 G. TERCINOD, Martin Rule nei ricordi della sua visita ad Aosta del 1877 e nei suoi scritti sulla genealogia di s. Anselmo, Aosta 1963. Le professeur Tercinod fait réfe– rence à l'ouvrage que nous avons cité à la note 3 et à M. Rule, The Life and the Times ofSt. Anse/m Archbishop ofCanterbury and Primate ofthe Britains, 2 volumes, London 1883. Nous n'avons pu repérer à Aoste ce dernier ouvrage. Par conséquem il nous a été impossible de contr6ler sur l'originalles passages que le professeur Tercinod nous présente traduits en français, avec, d'ailleurs, des références imprécises. Dans la bi– bliothèque qu'il a héritée de son père Guy, M. Richard Tercinod n'a pu retrouver de Rule que l'édition de l' Historia novorum in Anglia, qu'il a gentiment mise à noue dis– position. Qu'il reçoive ici l'expression de notre reconnaissance. s G. TERCINOD, Martin Rule, cit., p.13. 6 G. TERCINOD, Martin Rule, cit., pp. 14-16.

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=