- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991

Saint Amelme et Aoste 397 dérobé qu'il est à la vue par la courbe de la colline d'Aoste. Rule croit aussi pouvoir affirmer que le pont-aqueduc romain de Pondel, bati sur le torrent Grand'Eyvia par Aimus et Avilius en l' année 3 av. ].-C. , a suggéré à Anselme les lignes du Xe paragraphe de la premiè– re Méditation 7 qui contiennent la comparaison entre la vie de l'homme et le pont étroit jété sur l'abime infernal. 8 Malheureuse– ment la sévérité de Dom Schmitt a jété cette première Méditation, en compagnie de la presque totalité des autres, dans l'enfer des oeu– vres apocryphes de notre Saint. 9 Remarquons encore, en passant, que selon Rule le nom Aymavilles vient droit de Aymonis villa 10 , étant Aymon, camme il appert de la lettre n. 120 dans l'édition Schmitt des oeuvres d'Anselme, 11 un parent du philosophe. Ce qui exclurait l'étymologie se fondant sur les noms des constructeurs du Pondel. Nous avons dane touché à deux questions qui ont partagé le camp des érudits et des spécialistes de la vie et de l'oeuvre d'Ansel– me. Je fais allusion à sa maison natale et à sa généalogie. La ques– tion de la maison natale n'a d'importance qu'au niveau local, mais elle a tracassé les érudits valdòtains, les un soutenant que le Saint est né dans la ville d'Aoste au bourg Saint-Ours, les autres affirmant qu'il a vu le jour à Gressan. Eadiner ne nous aide point à débrouiller l'écheveau, puisqu'il se bome à nous dire que le père d'Anselme s'appelait Gondulphe et la mère Ermemberge et que tous les deux étaient nobles et vivaient à la hauteur de leur rang dans la ville d'Aoste. «Pater igitur eius Gun– dulphus, mater Ermemberga vocabatur. Utrique iuxta saeculi digni– tatem nobiliter nati, nobiliter sunt in Augusta civitate conversati». 12 Obéissant à la mentalité religieuse voyant dans le jour de la mort le véritable «dies natalis» du chrétien, Eadmer ne nous donne m~me pas la date de naissance d'Anselme, mais en plaçant au XJe jour des 7 PL, 158, 718-720. s G. TERCINOD, Martin Rule, cit., pp. 16-21. 9 Operaiii. IO G. TERCINOD, Martin Rule, cit., p. 14. I I Opera III, pp. 258-260. 12 PL, 158, 49.