- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991
Le chanoine ]ean-]oseph Martinet 417 Cette remarque est très importante, carelle nous amène dans le contexte de l'apogée spirituel du rit valdòtain, dont le Cod. 26 peut etre considéré camme l'une cles sources essentielles, témoignage d'une continuité rituelle persistant dans le temps. Evidemment le peintre auteur du portrait du chanoine Martinet a été très fidèle dans la reproduction picturale du petit manuscrit: on dégage, en effet, qu'il s'agit du Cod. 26 par le fait que la page notée en musique contient un cles répons et le correspondant verset pour le chant de la· fete du Très Saint Sacrement, strictement liée à la procession de la Fete-Dieu (Corpus Christi).5 Si dans le rit particulier à notre région la procession du Corpus Christi ne possédait aucune particularité propre, elle représentait, néanmoins, un moment très solenne!, où la spiritualité collective émergeait en toute son évidence; cette cérémonie regroupait tout le clergé de la ville, séculier, régulier et les confréries, dans un assem– blage où l'esprit religieux était encadré visuellement par la couleur locale du cortège, auquel contribuait massivement la population qui le suivait en accentuant ainsi le recueillement et l'attitude dévotio– nale. Au point de vue musical, on utilisait ici, camme dans tout autre procession, cles chants de l'Office; en cette occasion les quatre ré– pons: Homo quidam, Immolabit htiedum, Commedetis carnes et Res– pexit Helias , accompagnés de leurs versets, naturellement. Les hymnes, extraits du meme Office, Pange lingua, Sacris Sol– lempnis et Verbum supernum 6 achevaient le répertoire musical, du cortège, partant de la Cathédrale et allant jusqu'à l'Are d'Auguste; il traversait ensuite la Ville, et revenait à la Cathédrale par la Croix de Ville et la place Roncas. «A de nombreux endroits de ce très long 5 Selon les processionnaux de Saint-Ours on peur supposer qu'au XVlème siècle la Collégiale faisait une procession distincte de celle de la Cathédrale. En effet, ces livres donnent les trois prerniers répons, ils ornettent les hyrnnes et, à leur piace, ils contien– nent les six derniers répons des Matines du jour. (R. AMIET, Processionale, I, p. 263). 6 Ces hyrnnes sont répertoriés dans le Corpus Hymnologicum Augustanum de R. AMIET (volume à paraitre) et dans le Corpus musÌcdi hymnorum augustanum, de E. LA– GNIER (à paraitre).
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