- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991

418 Emanuela Lagnier parcours, on dressait de petits autels où l'on faisait halte pour bénir (... ) avec l'ostensoire, la faule et le lieu.? Au point de vue cérémonial le sonore, camme dans toute pro– cession, est essentiel. Voilà la raison du grand nombre de proces– sionnaux notés, indispensables pour le service pendant les cortèges. Etant donné le nombre cles mélodies qui étaient employées chaque fois, il était indispensable d'y noter au moins les répons et les ver– sets, moins habituels ou bien plus diffìciles à chanter, et clone moins mémorisables par le clergé lui-mème. Il faut tout de mème ne pas oublier qu'aux XVI-XVIIJème siècles le chapitre chantait intégrale– ment l'Offìce, à la Cathédrale, tous les jours. Voilà clone la raison de la présence musicale d'antiennes, de ré– pons, de versets et d'hymnes dans ces livres liturgiques, et de l'exi– gence, aussi, de confìer à un ou à plusieurs personnages, le role de praecentor, c'est-à-dire d'intonnateur et de voix principale guidant le choeur entier cles participants au rite, qui dans la plupart cles cas fai– saient recours à leur mémoire auditive, ne possédant que cles no– tions minimales de chant liturgique, à savoir de chant grégorien. Le répons en question, que le folio du Cod. 26 nous montre sous la main du chanoine Martinet est Commedetis carnes avec son verset Non Moyeses dedit vobis, fìgurant dans la liturgie romaine en– core de nos jours, pour la mème occasion liturgique, dont l'auteur n'est autre que St. Thomas d'Aquin. 8 Etant la procession du Corpus Christi tout à fait dépourvue d'aspects particuliers, cela n'est pas étonnant. Plutot, à une sommai– re analyse musicale, entre les deux versions du répons et de son ver– set, celle romaine et celle valdotaine, on y remarque quelques diffé– rences, non essentielles mais tout de mème présentes, et non né– gligéables: l'allure mélodique est analogue, mais cles variations très nombreuses caractérisent la version du Cod. 26 de façon plus évi– dente dans les mélismes du verset. Cela signifìe, vraisemblablement que le prototype du Cod. 26, dont il est intéressant de souligner 7 L. COLLIARD, La Vecchia Aosta, Aosta 1988, p. 114. s Liber Usualis, p. 927 (v. l'appendice).

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=