- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991

Le chanoine jean-]oseph Martinet 419 l'usage au XVIIJème siède encore, comme le témoigne le portrait en question, avait déjà des variantes par rapport à la version romaine. Son écriture aussi est un peu différente, mais très nette et soignée. Plus intensément mélismatique le répons, plus contenu mélodi– quement le verset, les deux pièces en question nous révèlent tout de meme une mélodie fluente, assez complexe, en mode de fa (deuxiè– me mode plaga!) qu'on ne pourrait chanter qu'après un nécessaire entra1nement musical. Le verset, plus simple, pose lui aussi des pro– blèmes d'exécution, tout de meme un peu moins diffìciles. (Voir l'appendice, où les deux textes sont juxtaposés). Cet événement processional et musical à la fois peut illuminer davantage la cause pour laquelle le chanoine Martinet est peint avec le Processional 26 en main; il suffìt de donner un coup d'oeil aux au– tres textes musicaux notés sur ce livre et sur les nombreux autres manuscrits de ce genre, pour s'apercevoir que la pratique du plain– chant nécessitait d'un entra1nement remarquable. De plus, à cette époque, à còté du chant grégorien, la Cathédrale possédait une véri– table chapelle musicale et une structure musicale assurée par les élè– ves de la Ma1trise, et vraisemblablement, un orchestre et des solistes: cela se passait, naturellement, sans négliger le chant grégorien, toujours pratiqué, par les chanoines, surtout. 9 Il est donc possible, que l' objet liturgique présent dans le tableau indique, au sein des processions, la fonction de praecentor du cha– noine Martinet, dont le Registre du vénérable Chapitre de La Cathé– drale, dès Le 23 juin 1751 ausqu'au 111811755 nous précise son ròle de conservateur des Innocents, dès 1737, où il est cité à còté du maitre de musique Vernaz et de son successeur Antoine Machet (1751-1755). De plus qu' on sait très bien que, au sein de l'Eglise-mère du diocèse d'Aoste, les charges musicales ou para-musicales étaient très formalisées, et que chaque chanoine, alternativement, occupait une 9 G. CHATRIAN, Il fondo musicale della Cattedrale di Aosta, Torino 1985; E. LA– GNIER, Un Magnificat valdotain du XVIIl'"" siècle, «Le Flambeaw> 1986, n. 3, pp. 33- 40.

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