- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991

438 · Lucienne Landi avec sa petite-fìlle et nous avons toutes les deux mis en relief com– bien ce fait était étrange, considéré le dégout que les armes inspirent habituellement aux femmes, aux Issimiennes en particulier, ... mais la nécessité inspire bien des choses! J' ai déjà eu l'occasion de dire que les femmes de chez nous ont toujours tenu en grand compte l'instruction. Il est d'ailleurs à re– marquer que l'école d'Issime doit sa fondation à une femme. Par testament du 24 décembre 1737, reçu par le notaire Jean Christil– lin, «honnorable Jacqueme née Biolley, vefve en premieres noces de sire Louis de Jacques Linty et en secondes, femme de sire Jean Linty, a légué après son décès en faveur de la commune soit jeunesse d'Issi– me l'entretien d'une école annuellement et perpetuellement pen– dant le temps que les revenus des biens pourront rellever et suppor– ter deduction faite des tailles, laquelle école se tiendra par un pretre élisable par la dite communauté d'assistance du Révérend sieur Curé... » (comme l'on lit à un manuscrit retrouvé dans mon fa– meux bahut et qui porte au recto l'indication: «Copies des extraits concernantes l'église, école et mission d'Issime« et, plus bas, «La vente casuelle à ce sujet est de mai 1742 - Mathieu Christillin. Not»). Certes, cette première école ne devait etre réservée qu'aux garçons, mais, par acte du 13 mars 1757, le Rév. Jean Christille donna Livres 5000 pour l'école en ajoutant l'obligation d'enseigner le latin jusqu'à la classe de quatrième et de ce capitai de 5000 Livres fut distraite la somme de mille livres pour constituer la rétribution d'une ma.ltresse d'école, qui, vraisemblablement devait enseigner aux fìlles. A la description que je viens de faire des Issimiennes, il me reste à ajouter qu'elles n'étaient pas dépourvues de coquetterie. En effet, pour bien piacer sur leur tete le foulard noué en forme de chapeau, qu'elles nomment tukellji, il leur fallait stationner un beau moment devant le miroir. Ecoutez, à ce propos, la lettre adressée en 1820 par la population d'Issime à Monseigneur Aubriot de la Palme: Momeigneur, Autant que ce public a été glorifié et édifié de la présence de sa

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