- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991

ERNEST SCHOLE LE SOUVENIR D'UN MAlTRE Notre particularisme, notre besoin de confrontation avec les au– tres, notre désir d'apprendre de ceux qui savent plus que nous, notre sens naturel de l'hospitalité, ont toujours attiré chez nous de nom– breux experts, professeurs ou savants. Tous, qui plus qui moins, nous ont légué quelque chose. Mais peu de savants je crois ont in– cidé dans notre réalité aussi profondément que le professeur Ernest Schiile. Je crois pouvoir affìrmer qu'Ernest Schiile, pour nous les Valdò– tains, a été un grand maitre. Il en avait les qualités: il connaissait le plaisir profond de parta– ger avec les autres ses connaissançes, il savait susciter l'intéret et libé– rer des énergies concurrentes au meme but; il possédait le don rare de savoir présenter des concepts et des notions souvent difficiles, avec une simplicité m;1jestueuse qui permettait aux disciples de saisir le coeur des problèmes; il avait le gout pour l' ~nseignement et savait savourer la joie d'erre entouré de gens, de jeunes surtout, a qui il s'efforçait de transmettre son savoir. Son savoir... Son savoir était immense. Elève de Judd et d'Antonin Du– raffour, professeur à l'Université de Neuchatel, directeur du centre– annexe de dialectologie depuis sa fondation en 1975, collaborateur du Glossaire des patois de la Suisse Romande depuis 1938 (il en de– viendra rédacteur en chef en 1949 et assurera cette tache jusqu'en 1978), il a été l'un des plus grands spécialistes du francoprovençal. Et on ne l'aurait pas dit à le voir, tellement il était humble et discret, tellement il était, comme on dit chez nous, à la portée de la ma.tn.

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