- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991
544 Nécrologies le roi Humbert II et son héritier le due de Savoie, Victor-Emma– nuel) et les milieux loyalistes de la Vallée d'Aoste, grace aussi aux charges importantes qu'il occupa au sein du mouvement monarchis– te local. Mais ce qui a caractérisé surtout, à mon avis, la personnalité de Justin Brunod (au delà meme de ses convictions loyalistes), c'est son traditionalisme. Brunod a été, sans contredit, l'homme de la Tradi– tion, conçue non pas en laudator temporis acti, à la manière d'un vieux conservateur - Brunod était un homme aux vues tout à fait modernes - mais en tant que culte des valeurs. Il fut un traditiona– liste valdòtain, très attaché au Pays, à ses souvenirs, à la langue française. Il sut allier parfaitement le dévouement à la Monarchie avec l'esprit valdòtain, n'oubliant jarnais que la Maison de Savoie, avant de partager les destinées du nouvel Etat italien, avait été, pen– dant huit siècles, et surtout aux origines, une dynastie montagnarde, savoyarde et valdòtaine. Jusqu'à la fin de ses jours, je peux le témoigner en toute con– science, il demeura fidèle à cette conception qui avait été exprimée vers 1944-45 par le «pusillus grex» des loyalistes valdòtains de l'épo– que, sous l'inspiration, parait-il, de M. le due de Bauffremont. C' est-à-dire une sorte d' <mnion des Couronnes» (pas du tqut utopi– que dans ce contexte historique) qui, en rétablissant l'ancien régime de la quasi-indépendance de la Vallée d'Aoste, aurait donné à la question valdòtaine une solution équitable, respectueuse de l'histoi– re et digne d'attention, absolument diverse des solutions mortifian– tes que certaines tendances, politiquement aux antipodes entre elles, venaient alors de proposer à l'opinion valdòtaine. Dans ces perspectives, qui n'étaient pas exclusivement politi– ques, M. Brunod considéra toujours, à juste titre, l'Académie Saint– Anselme comme le dernier rempart de la Tradition valdòtaine, conçue dans le sens le plus large du mot. Il fut élu membre effectif de la Société le 21 avril 1978; il en a été l'un des membres les plus assidus, autant que son état de santé le lui permit. Il est un aspect, peut-etre inédit, de la personnalité de M. Bru– nod qui mérite d'attirer notre attention: c'est sa figure d'érudit et
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