- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991
88 Joseph-César Perrin minant ce qu'a été le commerce valdòtain dans une période toute particulière de l'histoire de notre région: la dernière décennie du XVIIIe siècle, notamment de la Révolution Française à la constitu– tion du Département de la Doire. Il s'agit dane d'années tour– mentées par les troubles d'un événement qui d'une manière directe ou indirecte a influencé notre histoire. En effet, avant encore que la guerre pénètre dans nos frontières, la Révolution avait chassé en Vallée d'Aoste des centaines de person– nes, des Savoyards en premier lieu, qui vinrent s'établir chez nous. Ces immigrés devaient chercher un logement, reprendre un métier pour vivre. Par leur présence ils modifìaient dane le cadre de vie de la ville d'Aoste - où s'établit la plus grande partie d'eux - et des autres bourgs. Plusieurs parmi ceux-ci étaient des commerçants qui placèrent chez nous leurs anciens fonds de commerce. Si cela in– fluença le contexte du commerce valdòtain de l'époque, d'autres facteurs eurent des répercussions plus graves encore: la présence des troupes, les disettes, les réquisitions civiles et tout ce que la guerre peut apporter avec elle. Cette décennie, à cheval sur deux époques - l'Ancien Régime et l'Empire - me paraissait dane pleine d'intéret et digne d'atten– tion. r avais done pensé de conduire une petite enquete sur le com– merce, lorsque j' eus la chance de découvrir aux Archives Historiques Régionales (Fonds Commune d'Aoste, Documentario, volume 160) deux séries de documents très intéressants et assez complets. Il s'agit des réponses fournies à deux enquetes sur les personnes qui exerçaient commerce et sur leurs fonds de commerce en 1795 et en 1797. Le 2 avril 1795 le chevalier de Saint-Réal, intendant général du Duché d'Aoste, avait envoyé une lettre circulaire à tous les secrétai– res des communes valdòtaines demandant des renseignements précis sur les personnes exerçant commerce ou négoce, sur le genre et la quantité des denrées vendues, sur les fonds employés pour leur acti– vité. Les secrétaires communaux, après avoir mené une enquete dans la commune et entendu parfois l'avis du conseil communal, ré– pondirent à la lettre de l'intendant général. La deuxième enquete fut
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