- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991

92 Josep-César Perrin prendre le mouvement commerciai valdòtain en ce fin de siècle. Nous reserverons partant une partie successive à l'étude des facteurs de notre commerce à la fin du XVIII• siècle. Je commencerai donc par tacher de définir ce contexte général. J'examinerai ensuite, commune par commune, l'activité commer– ciale valdòtaine dans ses lignes essentielles ainsi que nous la mon– trent les enquetes de 1795 et de 1797. I - l. I.;ETAT DE SARDAIGNE PENDANT LA RÉVOLUTION FRANçAISE Lorsque le roi Victor-Amédée III, agé de 48 ans, monta au trò– ne, il se trouva maitre d'un état fortement centralisé et absolutiste. Cet absolutisme s'était développé peu à peu pendant le XVII• et le XVIII• siècle à partir d'Emmanuel-Philibert de Savoie, mais il avait rejoint son apogée sous Charles-Emmanuel III (succédé le 3 sep– tembre 1730 - t le 21 février 1773), grace à l' oeuvre et à l'action de ses ministres Ormea, Bogino, Ossorio, Viry, etc. Toutes les libertés particulières des différents Etats, tous leurs privilèges et statuts avaient été abolis. Toutes les provinces avaient été soumises aux memes lois et partout régnait la meme condition: c'était l'uniformité absolue qui atteignit sont point culminant parla promulgation des Royales Constitutions en 1770. La rédaction de celles-ci fut dirigée par le Grand Chancelier Caisotti de Chiusano. Les Constitutions signèrent la fin des régimes particuliers des Etats de Savoie. Elles marquèrent aussi la fin du régime valdòtain, meme si le Règlementparticulierpour le Duché d'Aoste, promulgué par le roi Victor-Amédée III en 1773, nous laissait apparemment quelques traces de l' ancienne autonomie. Certaines bonnes réformes ne manquèrent surement pas; mais, en général, les idées et l' oeuvre de Caisotti et des ministres piémon– tais ne suffisaient plus aux exigences des temps et ne pouvaient pas satisfaire les requetes nouvelles qui dans l'Etat Sarde aussi com– mençaient à surgir sous la poussée de la pensée révolutionnaire