- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991
Le commerce valdOtain à la fin du XVIII• siècle 93 d'outre-monts. 1 Ainsi lorsque Victor-Amédée III succéda à son père, il hérita un état économiquement et fìnancièrement désorganisé, où la plus grande partie du bilan était couvert par les dépenses généra– les (apanages, dots, frais de cour, etc.). Le nouveau roi ne sut pas re– soulever l'état de faihlesse du Royaume et le Gouvernement en fìt autant: «ll governo di Vittorio Amedeo III - nous dit Cognasso - non dedicò mai particolare attenzione alla vita economica come se que– sta non fosse la base dello Stato». 2 Ame de guerrier, plus que d'homme d'Etat, le roi s'anela immé– diatement à la réforme de l'armée. Mais l'efficacité de celle-ci n'était pas proportionnée à son cout qui absorbait à peu près la moitié des recettes de l'Etat: 3 8.000.000 de lires en 1774, 11.000.000 en 1780, vingt millions en 1792. Il s'agissait - ainsi que l'affirme Francesco Cognasso - d'une armée de parade, commandée par des cadres provenant presque exclusivement de la noblesse et où les promo– tions et l'accession aux grades supérieurs n'étaient pas dues aux ca– pacités et à la valeur, mais aux mérites nobiliaires et souvent aux in– trigues et aux appuis des plus forts. Ainsi lorsque la Révolution française éclata, le Royaume de Sar– daigne n'était absolument pas préparé à affronter les événements. Ceux-ci ne tardèrent pas longtemps à s'annoncer. Le 20 septembre 1789, arriva à Turin le comte d'Artois, beau-fìls du roi Victor– Amédée III. C' était le prélude de l'émigration de la nohlesse françai– se qui fuyait la Révolution. Deux années s'écoulèrent en tergiversa– tions et indécisions et dans l'illusion de pouvoir arreter une offensi– ve française. Le commandement des corps d'armée fut assigné aux princes de Chablais, d'Aoste et de Montferrat, la défense de la Sa– vaie au général De Lazary, celle du Niçois à Courten. Mais ces géné– raux, que l'ambassadeur russe Belosselsky défìnissait «tombés en en- I F. CoGNASSO, I Savoia, Dall'Oglio editore, Varese 1971, p. 482: «Certo !a for– mazione mentale del Caisotti e dei suoi colleghi non corrispondeva più allo spirito dei tem– pi nuovi>>. z Ibidem, p. 487. 3 L. CIBRARIO, Origine e progressi della monarchia di Savoia, Cellini, Firenze 1869, Parte II, p. 407.
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