- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1993

248 Jean Mesnard personnage multiple est quand-meme solidement cohérent: il a une force personnelle, une stature, il s'impose et il n'y a aucune contra– diction chez lui. C'est un composé de multiples influences, c'est un composé de multiples curiosités, et c'est un homme qui a cherché san bien un peu partout mais il a fait vraiment reuvre personnelle. Cene reuvre personnelle, elle est, bien sur, une reuvre d'homme d'action, elle est une reuvre d'homme d'Eglise, et elle est aussi une reuvre d'écrivain. C'est le dernier trait, le trait principal en définiti– ve, sur lequel j'insisterais: par là on voit que M. Mombello est, avec lui, tout à fait dans son domaine: l' écrivain est finalement ce qui justifie tout le reste. Si Mgr Bailly est ressuscité, ressuscite devant nous et va continuer, je l'espère, à ressusciter, c'est parce qu'il a été écrivain. Le principe, le point de départ de la redécouverte de ce personnage c'est sa correspondance, c'est-à-dire, c'est ce qui est resté manuscrit. Et camme nous l'avons très souvent remarqué dans la re– cherche, c'est le manuscrit qui conduit à l'imprimé: on retrouve maintenant les imprimés du père Bailly alors que ses lettres étaient plus difficiles apparemment à trouver. C'est l'inverse, camme vous voyez: le manuscrit s'est révélé tellement intéressant qu'il a conduit à l'imprimé, un imprimé qui, d'ailleurs, se révèle présenter beaucoup de traits communs avec ce que l'on peut trouver dans les manuscrits cles lenres. Je crois que les lenres sont vraiment le texte irremplaça– ble et j'espère beaucoup que l'on en aura une édition; mais il y a une équipe suffisamment nombreuse et bien formée pour que cene édition ne soit plus maintenant dépendante que cles conditions matérielles: mais en ltalie les ressources de ce còté-là sont tellement considérables qu' on peut etre sur que quelque chose va arriver. Il y a une partie de la correspondance qui, je crois, aurait un intéret plus immédiat: c'est la correspondance venant de Paris, correspondance datant de l'époque parisienne, parce qu'elle intéresserait non seule– ment la personne du père Bailly, mais aussi toute l'époque, une épo– que de la vie intellectuelle parisienne sur laquelle nous ne sommes pas tellement bien renseignés. Nous n'avons pas de grandes corre– spondances à cene époque. Parmi ceux qui nous renseignent bien sur la vie intellectuelle parisienne, il y a le père Mersenne, un mini– me, mais il meurt en 1648, c'est-à-dire à peu près au moment où