- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1994

lO Ezio-Eméric Gerbore respecter les droits cles habitants de la paroisse et de ramener ad sta– tum debitum ce qui avait été modifié par son inrervenrion. Cet ordre ne suffìt cependant pas à garantirà la communauté le respect de ses droits: !es lettres du comte Aymon du 22 avril 1337 9 reviennenr sur le meme sujet par un texte qui paraìt la copie de celles de 1335. L'inrervenrion du comte fur encore requise une trenraine d'années après car à nouveau !es lettres du 26 juin 1364 10 concernent les innovations et !es abus commis contre les pascua en ordonnant de rendre ad statum pristinum !es droits sur !es terres. L'aspect apparammenr étonnanr de cetre affaire est le fait qu'un fonctionnaire comtal, le bailli, ait pu ignorer !es lettres et !es ordres sans subir de conséquences pour sa désobeissance. Il peut alors venir à l'esprit que la nouvelle concession à cles particuliers de terres prove– nane cles communia ne soit pas une initiative personnelle du bailli. Le comte meme aurait pu favoriser cetre transformation pour cles motifs éminemmenr économiques: la concession cles biens communs à la communauté n'apporrait pas au comte cles revenus en numéraire, 11 au conrraire l'inféodation directe de terre en exploitation exclusive lui aurait permis de prétendre cles redevances qui, à un momem où l'ho– magium ligium et la cavalcata devaient avoir perdu en partie leur iméret pratique, 12 pouvaint paraìtre plus attrayanres. La limitation 9 Voyez Appendice, doc. III. 1 ° Cfr. DE TILLJ ER, op. cit., pp. 40-47. 11 Les lettres de 1335 affirment: ipsi multa nemore, pascua et aquas communes eorundem habuerunt ab antiquo et habere debeant pro quibus nobis et nostris predecessori– bus ad homagia Ligia et cavafcatas teneantur. Cfr. DE TILLIER, op. cit., p. 45. On retrou– ve la meme affirmation en 1337 (Appendice, doc. III), clone les communia étaienr concédés contre una prestation de service et non contre cles redevances en nature ou en numéraire. 12 Les nobles et les communautés au cours du XIV• siècle ont préféré très souvent payer les bans pluròt qu'intervenir à la cavalcata. Nous le témoignent les nombreuses amendes imposées aux ·contrevenants par les comtes. Cfr. F. GABOTIO, Estratto dai conti deLl'archivio camerale di Torino relativi alfa VaLle d'Aosta (1270-1350), in MisceLla– nea Vafdostana, pp. 329, 332, 346, 347, 352, 353; A. LANGE, Le udienze dei conti e duchi di Savoia neLla VaLle d'Aosta (1337-1351), Torino, 1956, pp. 76, 79, 80, 82, 86, 87, 89, 91, 93, 96, 116, 117. La communauté d'Etroubles s'aquitta en 1391 de la par– ticipation à la cavalcata pour une période de sept ans par un donatif. Cfr. DE TILLIER,

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