- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1994

114 Pierre Passerin d'Entrèves tournenche d' où les Passerin tiraient leur origine, et où ils avaient encore à l'époque de vastes propriétés au pied du Mont Cervin. .Lenvoi du sang de bouquetin est particulièrement intéressant. Depuis très longtemps on le considérait camme un remède souverain contre les maladies pleurétiques et «codesta proprietà è creduta prove– nire dalle piante di cui essi si nutrono nelle montagne, in specie da una pianta che nella lingua de/luogo è detta génépi» camme on peut le lire dans le rapport d'un voyage aux «glacières» (c'est-à-dire le Mont Blanc) en 1741 par Monsieur WindhamY On peut bien dire que tous les principaux traités d'histoire, ou de géographie qui se réfèrent à la pharmacopée cles dix-septième et dix– huitième siècles contiennent cles recettes relatives au sang de bouque– tin. Selon certains auteurs, le sang du cceur de l'animal était particu– lièrement employé, car on le considérait camme étant plus efficace, d'ailleurs c'est bien celui-ci qui était envoyé par d'Entrèves. De cet organe ne pouvaient certainement pas ètre tirés plus d'un ou deux flacons. D'autres livres de recettes de l'époque prescrivent par contre contre la «fluxion de poitrine», le sang provenant cles testicules du bouquetin, que l'on faisait dessécher au soleil. 18 Le savant naturaliste Valmont de Bomare, dans son dictionnaire, 19 nous informe que: «Les paysans de la Suisse se servent, dans leurs maladies, du sang de bouquetin comme d'un excellent sudorifique; ilfont meme sécher de ce sang, le met– tent dans des vessies et le vendent assez cher. Ce sang est d'autant plus actifque l'animai s'est nourri de plantes abondantes en parties volati/es. On en faisait autrefois plus d 'usage dans !es pleurésies; mais aujourd'hui (nous sommes au début du dix-neuvième siècle) il n'est guère employé que par des gens de la campagne, qui craignent !es saignées, et il réussit très bien». 17 W . WINDHAM, Relation d 'un voyage aux glacières de Savoie en l'années 1741, in «L'Echo des Alpes» 1879, pp. 85-99. 18 J. B. VAN HELMONT, in DE LA CHESNAYE DES BOIS F. A. , Dictionnaire raisonné et universel des animaux ou le Règne anima!, Paris 1759, pp. 324-326. 19 ]. C. VALMONT DE BOMARE, Dictionnaire raisonné, universel, d'Histoire Naturel– leetc., Lyon, an VIII (1800), 15 voli.

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