- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1994

L'intel!igence de l'histoire va/dotaine 361 Séminaire et, enfìn, le chanoine de Saint-Ours Jean-Baptiste Vacher, professeur de philosophie au Collège. C' est-à-dire 15 ecclésiastiques et 5 la"ics. Proportion qui prouve à l'évidence le quasi manopole que le clergé exerçait sur la culture à l'époque chez nous. De ce manopo– le le président Gal est conscient qui, dans san discours à la première séance générale de la Société le 26 avril 1855, 14 présente les associa– tions scientifìques camme moyen pour faire participer les la"ics à l'éla– boration de la culture. Et parmi les exemples qu'il donne à ce propos, il nomme d'abord l'Académie Florimontane que saint François de Sales et Antoine Favre fondèrent à Annecy en 1606. Le moment de la création de notre Académie est d'ailleurs propice aux études d'histoi– re qui dans le discours du prieur Gal en paraissent constituer, avec l'archéologie et la numismatique, le domaine privilégié. Le débat po– litique dont nous venons d' entrevoir la vivacité et les événements du Risorgimento entrai:nant la Maison de Savoie sur une vaie nouvelle, font nai:tre chez les plus avisés cles intellectuels valdotains l'envie d'in– terroger le passé. Ils y cherchent les traces d'une grandeur périmée et les réponses aux questions que posent les tendances du présent. D'après le chanoine François-Gabriel Frutaz l'époque de la nais– sance de notre Académie est celle «OÙ le pays va malheureusement disparai:tre» et les fondateurs de notre Société paraissent avoir le pres– sentiment de la transformation qui va s'opérer. 15 En tout cas c'est l'é– poque de la création de toute une série de Sociétés savantes s'occu– pant surtout d'histoire. Nous rappelons la Florimontane, ressuscitée à Annecy en 1851; la Société Savoisienne d'Histoire et d'Archéologie de Chambéry, fondée en 1855 - contemporaine par là de notre Académie et de la Société Romande d'Histoire et d'Archéologie de Lausanne- et la Société d'Histoire et d'Archéologie de Maurienne. Savoie, Valais et Vallée d'Aoste se sentent en effet solidaires pour un passé commun dont ils veulent garder la mémoire. Et la journée que nous vivons aujourd'hui n'est-elle pas la preuve que ce passé est eneo– re bien vivant, puisque nous nous sommes rassemblés dans le souve- 14 Cf. BASA, II, Aosre 1857, p. 28. 15 Cf. BASA, XIX, Aosre 1905, p. 413.

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