- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1994
362 Pierre-Georges Thiébar nir et en raison cles liens qui jadis nous unissaient - et je fais allusion aussi au Piémont - et dont nous voulons garder la force par la liberté de l'esprit et de la culture? Le souci et l'amour de l'histoire apparais– sent aussi dans le discours prononcé dans la meme séance du 26 avril 1855 par l'abbé Cavagnet sur l'utilité cles sciences. Le Bulletin acadé– mique ne le publie pas: c'est La Feuille d'Aoste qui en reproduit cles fragments en trois livraisons dans ses numéros cles 17, 24 et 31 mai 1855. Relisons quelques lignes de ce discours. Elles jettent un rayon de lumière sur la condition cles études historiques dans la Vallée d'Aoste cles années 50 du XIXe siècle. «Quelle autre vallée offre autant de sites pittoresques et variés, autant d' éléments de richesses minérales, autant de souvenirs historiques? Et routefois, Messieurs, si nous exceprons quelques savants mémoires, quelques dissertations, quelques chroniques ensevelies dans cles volumes dont les propor– tions sont telles à ne trouver accès que dans les bibliothèques privilé– giées, ne sommes-nous pas presque étrangers à l'hisroire de notre patrie, et plusieurs d'entre nous n'auraienr-ils pas droit de s'étonner d'erre peut.,-etre plus familiarisés avec l'histoire cles Chinois et cles Assyriens qu'avec celle de leurs ai"eux?» En effet en 1855 les seuls ouvrages valdòtains imprimés traitant de l'hisroire de la Vallée d'Aos– te sont l' Historique du Pays d'Aoste, paru en 1839, le Coup d'a:il histo– rique sur le pays d'Aoste, de 1841, tous les deux du chanoine Félix Orsières, et les Mémoires historiques sur la Vallée d'Aoste de l'avocar Louis Chrisrillin, parus en 1854, d'une conception périmée et se bor– nant à l'age ancien. Cavagnet s'étonne et se plaint de cene situation en affirmant que «cela est étrange, sans doute, s'il est vrai que l'étude de l'hisroire regardée camme le fondement de roure éducation vérita– ble, doit commencer par celle de son pays et de son temps». 16 Au meme moment l'histoire trouve chez nous un autre défenseur en la personne de l'abbé André Pignier qui, à la remise cles prix aux élèves du Collège, l'établissement aostain d' études supérieures, prononce, à la présence cles personnalités qui viennent de fonder l'Académie Saint-Anselme, un discours visant à pousser les jeunes à l'étude de 16 La Feztille d'Aoste du 24 inai 1855. Ce discours de Cavagner est en partie repro– duir par L. COLLIARD, La culture valdotaine au cours des siècles, Aoste 1976, pp. 385-386.
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