- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1994

398 Bibliographie LUCA GIACHINO, Lettres inédites de Mgr Albert Bailly (Rome - 1658), Aoste, lmprimerie Valdòtaine, 1992. La prestigieuse collection de la Bibliothèque de l'Archivum Augu– stanum accueille, en son XXVI< volet sorti des presses soigneuses de l'Imprimerie Valdòtaine, l'excellent ouvrage de M. Luca Giachino titré Lettres inédites de Mgr Albert Bailly (Rome - 1658). Albert Bailly, qui sera éveque d'Aoste de 1659 à sa mort en 1691, naquit à Grésy-sur– Aix, en Savoie, tout près du lac du Bourget, en 1605. Après avoir étudié chez les Jésui– tes à Chambéry et avoir preté servi– ce à Turin dans la chancellerie duca– le, il entra dans la Congrégation des Barnabites et fut ordonné pretre en 1635. Nommé supérieur du cou– vent Saint-Eloi à Paris, il restera dans la capitale française de 1647 à 1658. Il s'y adonnait à la prédica– tion et à la poésie, mais surtout à l'activité d'informateur de Madame Royale, c'est à dire de la duchesse de Savoie Marie-Christine de France, soeur du feu roi Louis XIII. Agent et créature de Chrestienne, notre Barnabite nous appara!t dans ses lettres comme un fl.agorneur éhonté qui, parsa verve et sa ma!tri– se de la langue française, force cependant le lecteur à tout lui par– donner. Son séjour à Paris couvrit la bouillonnante période des troubles de la Fronde. Ses lettres sont par conséquent une source de tout pre– mier ordre pour un moment crucial de l'histoire de France. Bailly s'était plaint à sa patronne du fait qu'elle élevait les autres dans la société et ne se prenait aucun soin de lui qui avait pourtant «tout ce qu'il faut pour mériter quelque promotion>>. Marie-Christine le présenta donc, fin 1657, pour le siège épiscopal d'Aoste. Il dut par conséquent quit– ter Paris, où il avait souhaité «pou– voir vivre et mourin>, pour se rendre à Rome et se soumettre, par-devant le Pape, à l'examen des autorités ecclésiastiques afìn d'erre préconisé et promu au siège aostain. De Rome il adresse sa première lettre à Madame Royale le 7 juin 1658. Il lui en écrira encore vingt– sept plus une à la princesse Margue– rite. M. Giachino les a toutes éditées en y ajoutant sept qui avaient été adressées à Bailly et que celui-ci envoie à sa protectrice, plus une de Madame Royale à Bailly. Toutes ces lettres sortent de l'Ar– chivio di Stato de Turin et elles constituent un tout petit échantil– lon du lot de plus de huit cents piè– ces qui y sont déposées et dont une équipe a assuré la transcription sous la bienveillante houlette du profes– seur Gianni Mombello, titulaire de la chaire d'Histoire de la langue française à l'Université de Turin. M. Mombello, qui a préfacé le livre de Giachino, partage le mérite de la

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