- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1997

L'Eglise de France au cours des années brunes 91 nombreux officiers qui encadrèrent l'Armée Secrète (AS) entre le lac d'Annecy et l'Arve. La plupart d'entre eux étaient des chrétiens vivant leur foi, et ils obtinrent facilement du clergé local un service d' aumonerie pour leurs troupes clandestines. Cette sollicitude fut pratiquement inexistante dans les maquis des FTP qui, en Haute– Savoie, étaient surtout implantés dans le Chablais. Pour le reste de la France, les secours religieux aux maquisards furent aussi occasionnels et malheureusement trop sporadiques. Après l'automne 1942, qui vit l'invasion totale de la France et, de ce fait, la rupture des conventions d'armistice, la hiérarchie catho– lique française mania trop facilement et trop longtemps l'encensoir à droite, obnubilée qu' elle était par l'entreprise de Jacques Chevalier, ministre de l'Instruction publique du gouvernement de Vichy, visant à enseigner dans l'école publique les "devoirs envers Dieu", ce qui se résumait en la formule: "Dieu à l'école". «L'"Europe du Vatican" Par ailleurs, Charles de Gaulle - le mal-aimé des Américains - dut largement s'appuyer sur les Soviétiques qui lui imposèrent de fai– re le jeu des communistes, particulièrement en les laissant procéder à une épuration avant et pendant la Libération, établissant ainsi un climat de guerre civile favorable à un changement de société dans le sens marxiste-léniniste. Ce projet fut contré, non sans peine, par de Gaulle lui-meme, épaulé par l'armée et aidé par des résistants non communistes, et plus particulièrement par ces chrétiens à l'origine du Mouvement Républicain Populaire (MRP) qui, sitot la guerre ter– minée, à l'instar des partis semblables du Dr Adenauer en Allemagne et du président De Gasperi en Italie, établiront, contre le communis– me, un efficace barrage, appelé par certains l"'Europe du Vatican". Dans la gauche marxiste française, il en est résulté de solides ran– cceurs contre ces "empecheurs de révolutionner en rond" ; elles ne sont pas étrangères aux diatribes émises à la suite du procès Touvier, ancien chef- à Lyon - du Deuxième service de la Milice de Vichy, qui organisa les rafles de Juifs et la chasse aux Résistants ; il trouva,