- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1997

94 Gilbert Ceffa gé dans les écoles, institutions et couvents. Dans le seui département du Tarn-et-Garonne, en quelques mois, trois cents cachettes sures furent offertes à cles enfants juifs. La "résistance défensive" contre la déportation de Juifs s'est manifestée avec plus ou moins d' effìcacité, d'un endroit à à l'autre, selon la sollicitude et les possibilités. Elles révéla souvent un "recuménisme pratique". Ainsi, sur le Haut-Viva– rais, de nombreux chrétiens réformés- dont l'enracinement en cette rude terre est ancien -, sous la direction de leurs pasteurs et aidés par cles catholiques et cles darbystes, secoururent d'une façon ou d'une autre plus de quatre mille Juifs en fuite. A la frontière frane o-suisse, entre Evian-les-Bains et St-Julien-en– Genevois, les secours aux Juifs pourchassés dispensés par cles pretres, souvent avec l'appui de paroissiens, furent particulièrement nom– breux et dangereux. Après novembre 1942, beaucoup de Juifs quit– tèrent la partie de la zone sud envahie par les Allemands pour se rendre dans la partie contròlée par !es Italiens, moins antisémites. Après l'arrestation de Mussolini, fin juillet 1943, plusieurs de ces Juifs tentèrent alors de franchir la frontière suisse pour se protéger de la déportation dans les camps de la mort nazis. Arrivés à proximité de celle-ci, ne sachant que faire, ils s'adressèrent au curé de l'endroit, qui les accueillit; aucun cas de refus n'est connu. Des actes héroi"ques et méconnus A Evian-les-Bains, le curé Albert Simond et les abbés Simon Gallay et Pierre Mopty hébergèrent cles familles juives et leur firent traverser le Léman, souvent en ramant eux-memes. A Douvaine, le curé Jean Rosay, malgré sa tuberculose, fut le point de convergence de plusieurs filières de secours aux Juifs. Il mourut en déportation, son dévouement et son sacrifice seront décrits plus loin. A Juvigny, le curé Abel Jacquet, qui réside à 400 m de la Suisse, y guida cles dizaines de familles juives, cles enfants isolés et cles handicapés. Son mépris de la peur n' empecha pas une grande circonspection pour évi– ter à son village d'etre incendié par les Allemands. A Ville-la-Grand, les murs du Juvénat de Saint-François-de-Sales

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