- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1997

L'Eglise de France au cours des années brunes 103 de François-de-Sales, ceux-ci étaient à l'unisson de l'authentique esprit salésien qui motivait leur dangereux dévouement. Lors du premier envoi de drapeau, en 1940, après la défaite, pro– fesseurs et élèves du Juvénat avaient fai t ce serment: «Chaque fois que ces couleurs seront hissées ou amenées, nous renouvellerons notre résolution, silencieuse mais absolue, de ne jamais accepter la défaite et la déchéance provisoire de la France mais de faire face par nos pensées, par nos paroles, en attendant que nous puissions le faire par nos actes ... » Or, les actes n'allaient pas tarder. Dès la fin de 1941, ce son t des jeunes, surtout des Hollandais qui, après avoir passé clandestinement une ou deux frontières déjà, plus la ligne de démarcation, venaient, par petits groupes, demander au Juvénat le moyen de franchir le dernier obstacle avant de rejoindre leur consulat à Genève et, de là, les forces libres pour continuer la lutte contre les envahisseurs de leur pays. Les passages à cette époque n'impliquaient pas trop de risques pour le Juvénat. Cependant, que d'attention requise pour ne pas éveiller la méfìance de la Commis– sion allemande d' armistice à Annemasse, déjà trop fìdèlement ren– seignée, ni celle du Service d'ordre légionnaire (SOL), future "mili– ce", regroupant ces Français qui se fourvoieront toujours plus dans la collaboration avec l'envahisseur allemand. Le danger se précise A partir du 11 novembre 1942 qui vit la Wehrmacht déferler sur la "Zone libre", la présence cles douaniers allemands rendit la situa– tion frontalière du Juvénat plus malaisée. Ceux-ci furent remplacés par une multitude de jeunes collègues italiens, renforcés par cles uni– tés d'Alpini. Tous prenaient leurs fonctions au sérieux. Mais ils ap– partenaient à la confraternité alpine; certains étaient moins distants, moins méfìants, plus faciles à jouer; d'autres furent plus déterminés, à l'exemple de ceux qui, lors de brusques attaques de maquis mal armés abritant cles réfractaires au Service du travail obligatoire (STO) en Allemagne, achevèrent sans pitié les blessés. Après l'effon– drement de l'Italie, en septembre 1943, les Allemands réoccupèrent

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