- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1997

lO Pierre Vietri ancestral. Contrairement au provençal qui eur une véritable littéra– ture depuis l' époque cles troubadours ou bien au francoprovençal de Savoie qui peut présenter cles essais écrits de contes, de satires, de chansons, de Noels et d'autres compositions de genre léger, notre francoprovençal n'a pas eu de tradition littéraire ni au Moyen-Age ni aux premiers siècles de l'age moderne. Bien qu'Albert Lecoy de la Marche, qui publia en 1889le manus– crit du Mystère de Saint Bernard (écrit en français avec roure proba– bilité par un Valdòtain vers la moitié du x:yc siècle) nous dise que l'auteur du drame emploie «l'idiome littéraire de la Savoie, du Valais et du Val d'Aoste», nous ne pouvons pas affirmer que les interfé– rences viennent du francoprovençal valdòtain sur la base seulement cles quelques mots et expressions idiomatiques encore aujourd'hui employées dans notre patois et que l'on trouve dans ce texte. Camme Jules Bracherei écrit dans son Le patois et la langue fran– çaise en Vallée d'Aoste. .. , «au Moyen-Age notre dialecte fìr de spora– diques apparitions dans les chartes. Lorsqu'ils ne trouvaient pas de termes appropriés, les scribes, lui empruntaient cles mots qu'ils lati– nisaient sans façon ... On trouve également cles mots patois dans les inventaires cles chateaux ... ». Nous trouvons trace de ces mots dans cles textes à partir du Xlc siècle et avec une certaine fréquence de 1500 à 1600. Lessai le plus ancien d'un texte en prose patoise, publié dans un journal, est la lettre écrite par le capitaine Pléod à son ami l'Avocar Alexis Ansermin le 18 septembre 1849. Cependant la date de naissance de la littérature francoprovençale en Vallée d'Aoste peut etre considérée l'an 1855, quand l'Abbé Jean-Baptiste Cerlogne écrit en francoprovençalle premier texte appréciable. Jean-Baptiste Cerlogne, le plus important cles poètes Valdòtains naquit à Cerlogne, village de la commune de Saint-Nicolas, le 26 mars 1826. A l'age de 11 ans il s'en alla fai re le ramoneur à Marseille où il fìt aussi le garçon de cuisine à l'Hotel cles Princes. A 18 ans il rentre à son pays et de 1847 à 1849 il fai t son service militaire en par– ticipant aux «guerre d'indipendenza». En 1851 il entre au Grand Séminaire d'Aoste, camme cuisinier; c'est dans certe période qu'il commence à rimer en français et en patois francoprovençal : à L'infont prodeggo, suivirent en 1856, Marenda à Tsesaletet Euna bella fota, Lo Berdzé et Lo ramoneur en 1857 puis en 1858 il écrit La

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