- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1997

L'Eglise de France au cours des années brunes 107 fut nommé professeur à l'Institut Florimont de Genève où illaissa un souvenir attachant. Sous-offìcier de réserve, il fut mobilisé en 1939, puis, après l'armistice, c'est auJuvénat de Ville-la-Grand qu'il retour– na en qualité de professeur. D'un tempérament délicat, avec un gof1t inné cles arts, particu– lièrement de la musique, il exerçait une irrésistible attirance sur san entourage. Par san héro·isme obscur, sa perspicacité intelligente, le R.P. Favre a sauvé bien cles etres pourchassés et, de plus, il a reuvré pour la libération de san pays avec une effìcacité qui peut se mesurer à cette réponse faite par Grumm, chef de la Gestapo à Annecy, à un pretre qui plaidait en sa faveur: «C'est inutile, il nous a fait trop de mal». Outre les liaisons franco-suisses de divers réseaux de la Résistan– ce, le Père Louis Favre s'était mis entièrement au service du col. Groussard et de ses "réseaux Gilbert". Il avait cles contacts avec une quantité de personnes dont il retirait une faule de renseignements uriles pour connaitre l' organisation de la Wehrmacht, ses intentions ainsi que celles de la police allemande et leurs valets français de la Milice. Lorsque cles compléments d'information s'avéraient nécessaires, il allait lui-meme les recueillir, tout en s'absentant le moins possible du Juvénat. Afìn d'accomplir au mieux sa mission, il avait établi cles antennes en divers points de la Savoie. La Suisse a aussi bien bénéfìcié de cette information. Arreté et torturé. .. C'est le 3 février 1944 que les Allemands l'arretèrent. Il y eut auparavant une chasse à l'homme riche en suspense: par exemple, la porte de l'armoire où il s'était dissimulé s'ouvrit et il ne fur pas découvert malgré la présence de deux chiens au flair entrainé. Finale– ment, craignant cles représailles sur ses collègues et les élèves, il se rendit. Après un court séjour à l'hotel Pax à Annemasse, il était em-