- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1997

168 Lauro-Aimé Colliard en quete d' eau frakhe pour combattre - selon ses propres mots - «l'aridité de la connaissance». A ce point, il faut dire tout d'abord que Lobet occupe une piace importante dans la république cles lettres: san reuvre comprend plu– sieurs milliers d'arricles, de nombreuses communications prononcées à l'Académie royale, et plus de cinquante livres qui ont franchi les frontières de la Belgique et lui assurent une audience internationale. 32 Dans san reuvre critique, cet écrivain wallon a étudié surtout les mobiles de l'écriture et analysé le secret de l'identité littéraire de ses auteurs préférés, Les classiques de l'an 2. 000, 33 dont il a dégagé les constantes, les lignes de force, les résonnances intérieures. Selon certains critiques, il est entré en si intime sympathie avec ses "classiques" qu'on pourrait parler d'une sorte d'identifìcation intention– nelle. En tout cas, si Nathanael est le nom qu'il s'était choisi à l'aube de sa vie et auquel il revient dans le journal du troisième age, tout Marcel Lobet se retrouve dans le meme protagoniste du Fils du Tempie, 34 qui pourrait erre considéré dans un certain sens camme san "alter ego", toujours partagé entre L'esprit et la lettre 35 , «entre le Vrai et le Faux, entre la Beauté et la Laideur, entre l'Intelligence et la Betise, entre le Bien et le Mal», 36 entre les mensonges éphémères et l'éternelle Vérité. 32 Grace à Lacroix, je viens d'apprendre que de 1929 à 1937 Lobet a adopté, pour certains de ses écrits, le pseudonyme d'Henri Orlier. (Evidemment, Orlier est le nom du protagoniste du roman de Daniel-Rops L'lime obscure). 33 C'est-à-dire !es auteurs susceptibles de rencontrer l'audience des générations futures. (Nivelles, Edit. de la Francité, 1970). 34 Journal psychologique d'un chercheur de Dieu partagé entre l'Orient et l'Occi– dent, à l'époque de la destruction de l'Ordre des Templiers par Philippe le Bel. (Bru– xelles, Jacques Antoine, 1977). 35 Essai sur la pérennité de l'écriture (Bruxelles, Les Eperonniers, 1990), où il développe avec un rare bonheur d'écriture - comme l'a bien remarqué Jean Lacroix- «son souci de la recherche de la Vérité dans une fin de siècle qu'il estime de plus en plus désacralisée>>. (Marcel Lobet, in Alphabet illustré de l'Académie, op. cit., p. 177). 36 Cf. ]OSEPH BOLY, Marcel Lobet présent, in "La Revue Générale", n° 11 (1992),

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