- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1997
176 Lauro-Aimé Colliard On pourrait ajouter que nous lui devons surtout l'exemple d'une vie consacrée à l'étude de la "Civilisation de l'Universel" et au rayon– nement d'un "humanisme intégral" dépassant toute barrière idéolo– gique. 76 La lumière classique - se demande-t-il - «aidera-t-elle toujours l'homme à dissiper les illusions du progrès? I.:hypercivilisé va-t-il recouvrer la fra'ìcheur de l'ame primitive?» 77 Si l'auteur de La Pierre et le pain 78 ne répond pas de manière explicite à ces questions, il ras– sure néanmoins ses lecteurs et les exhorte à emprunter avec confian– ce le chemin du troisième millénaire, où il ne devrait plus y avoir d'opposition - espérons-le- entre l'etre et le savoir, entre la connais– sance et la fai : «Une heure viendra- écrit-il- où la génération montante s'en– gagera, elle aussi, dans la Résistance spirituelle, dans la cohorte cles chemineaux rebelles. Ces disciplines de l'Esprit se chercheront de nouvelles raisons de vivre dans la manne partagée. Dans le pain de quelque livre sacré, non encore écrit peut-etre ... ». 79 Fruit d'une civilisation chargée de soucis autant que de trésors, san ceuvre fait vraiment honneur à san Pays, à san Académie, et à la «nous ne mourrons pas de froid, faure de légendes, et nul ne pourra désespérer du salur de l'humanité: la poésie c'est le rriomphe de l'Esprit sur la matière, mais c'est aussi et surrour le rémoignage de l'Espérance>>. 76 M. LOBET, L'essai classique, in Lettres vivantes, ouvrage collecrif publié sous la direcrion d'Adrien Jans de l'Académie royale, Bruxelles, La Renaissance du livre, 1975, pp. 189-205. 77 Cf. M. LOBET, L'essai classique, op. cir., p. 204. Il n'est absolumenr pas vrai - selon lui- que les écrivains français de Belgique «plus friands d'images que d'idées, sonr peu doués pour l'essai, et que Maererlinck de Sagesse et destinée n'a pas d'héritiers spiri– ruels». (fbid., p. 189). 78 Orrignies-Louvain-la-Neuve, Dieu-Bricharr, 1980. «Ailanr de la grange à la huche- nous confie son aureur- recouranr au levain de la mémoire, melanr souvenirs de jeunesse, emprunrs à l'univers des symboles et réflexions sur le remps présenr, je vou– drais cuire mon pain quoridien sur la pierre des réalirés essentielles». 79 Cf. Les chemineaux rebelles, Exrrair d'un dialogue entre Marcel Lober et Luc Norin, Rosières, V. Theys, 1975.
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