- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1997

Un ouvrage de Mgr A.-M. Careggio 187 immense amphithéatre intramontain résonnait du carillonnement cles cloches, qui se répondaient d'un clocher à l'autre, de la dernière étoile de l'aube à la première étoile du soir, qui marquaient alors la vie de tous les jours. Lhomme de l'«ige théologique» n'était pas dérangé comme l'homme de notre age touristique, par cet incessant rappel à lever les yeux au ciel. Nos aleux savaient bien où et comment bitir, tout conscients que «si le Seigneur ne bitit pas la maison, en vain travaillent ceux qui la bitissent». (ps. 126,1) Et depuis N.D. cles Grices de Perloz à Courmayeur, au pied de l'effroyable Brenva, de Retempio, caché dans les recoins de Pontboset, à Cunéi, où la foret se fond à la montagne et la montagne au ciel, cles centaines de ces signes en pierre de reconnaissance, de dévotion et de prière, s'élèvent en remerciement cles grices reçues ; cles périls éloignés. De ces lieux saints montaient au ciel les chants cles pèlerins. Chant de joie et chants de peines, chants d'espoir et chants d'amour, sublimes, s'adressaient à la Sainte Vierge par ces gens simples, qui s'abandonnaient à sa maternelle protection. Voilés de la mélancolie qui est aux tréfonds de tout chant montagnard, ces mélodies jaillissaient tout naturellement de ce peuple qui avançait lentement vers ses sanctuaires en pieuse pro– cesswn. Mgr Careggio nous offre cles extraits de ces hymnes dont quelques-unes subsistent à la bouleversante réforme de la liturgie. Et ces strophes na"ives dans la forme mais profondes dans le contenu, nous reportent aux «proses» du Missale ad almae ecclesiae augustensis usum de 1617. Tout passe ... Et c'est avec un extreme regret et une nostalgie profonde que l'on doit accepter l'abandon d'un si riche patrimoine qui a alimenté la foi de générations et de générations, et qui est allé se perdre,

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