- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1997
188 Tullio Orecchia rel une vague sur le brise-lames, et se dissiper dans les sables du temps. Oter la langue maternelle dans les expressions de la foi, c'est por– ter un peuple vers le naufrage de son idemiré. Revons sur ces hymnes que Mgr Careggio offre à notre mé– dirarion: et voilà sous nos yeux se déployer ces processions qu'ani– maient jadis les Confréries du Saint-Rosaire, du Carmel, du Rosaire perpétuel, des Filles de Marie, du Sacré Creur de Marie et ram d'aurres plus proches de notre temps, ayanr chacune sa prière et son invocarion parriculières à la Sainte Vierge, et meme à la Belle couron– ne de graines enlacées à qui on s'adressait en récitant le chapelet quo– tidien: Embellissez toute ma vie Brillez entre mes doigts raidis Au moment de mon agonie Pour me garder au Paradis. Mgr Careggio nous offre une série de fresques vivanres, enrichie de légendes pieuses et de rouchants souvenirs d'une piété bien éloignée de notre vision de la dévorion, enrendue pluròt comme un résidu de plus anciens rites senrant la présence du mystère et du surnaturel dans roures les manifestations incompréhensibles de la nature. Fortemenr cramponnés à leur rude terre natale, nos devanciers s'adressaienr à une foule de Sainrs protecteurs. I.:art et la pratique de la médecine et de la chirurgie, au cours de ces siècles reculés, prend à nos yeux un aspect -le moins qu'on puis– se dire - terrifiant. Les sarcasmes de Moliàre au sujet des praticiens de l' époque, nous aident à comprendre commenr le pauvre malade avait bien appris, dans sa détresse, à quel Saint se vouer pour un secours plus fiable que les saignées, les lavements et les potions de «l'homme de l'art».
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