- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1997
202 Damien Daudry Fait surprenant, à la meme année 1421, remante aussi le magni– fìque reliquiaire renfermant la mandibule de saint Jean-Baptiste, mandibule que, d'après la tradition, saint Grat aurait ramenée à Aoste, don du Pape, après san invention du Chef du Précurseur à Sébaste. 16 Les récentes fouilles archéologiques dirigées par Charles Bonnet et Renato Perinetti sous l'église Saint-Laurent, qui permirent de découvrir la basilique paléochrétienne «Concilium Sanctorum», mirent aussi au jour, dans cette meme basilique, le fond d'un tom– beau monumental auquel notre dalle de Saint-Christophe convient parfaitement. Par ailleurs, autour de ce tombeau on a remarqué cles traces d'un culte très ancien. Les archéologues avancent l'hypothèse qu'il s'agirait bien du tombeau de saint Grat. 17 Une chose est certaine, le culte de saint Grat se développa très tòt. Sa fete est déjà établie au 7 septembre dans le calendrier non lirurgique du missel de Brusson, codex parmi les plus anciens de la région et remontant à la fin du Xl e siècle. O n y lit en effet: «V/P die septembris Augusta depositio sancti Grati». 18 La translation de san corps à la Cathédrale au XIIIe siècle ainsi que celle de la dalle tom– bale à la maladrerie de Saint-Christophe ne fìrent qu'accroitre la 16 Ce reliquaire, reproduisant la tete de saint Jean-Baptiste, porre l'inscription sui– vante: <dn nomine Domini amen. Notum sit omnibus quod anno Domini MCCCCXXI die ultima mensis aprilis que jùit vigilia ascensionis domini magnificus ac potens dominus Franciscus dominus Challandi et Montis joveti etc. dedit Deo et Ecclesie Beate et gloriose Virginis Marie hoc sanctum reliquiarum ob reverentiam gloriosi precursoris XPI Beati joanni Baptiste. S.frysr. La date du 30 avril qui suit d'un mois et demi seulement celle où Jean de Malines fut chargé d'exécuter la chasse de saint Grat (14 mars 1421), fait émettre aux historiens de l'Art l'hypothèse que l'auteur de ce reliquaire puisse etre Jean de Malines lui-meme. Rien n'empeche cependant de penser qu'il puisse par contre etre Guillaume de Locana, décédé la meme année. Cf. E. BRUNOD, La Cathédrale, cit., pp. 404-405. 17 Cf. A.P. FRUTAZ, I monumenti paleocristiani di Aosta nel contesto storico e urba– nistico della città, dans: «Société Académique religieuse et scientifìque de l'ancien Duché d'Aoste, Bull. 49, pp. 24 et 25. Cf. aussi CH. BONNET, R. PERINETTI, Aoste aux premiers temps chrétiens, Aoste 1986, p. 43. 18 Cf. A.P. FRUTAZ, Un missel noté du Xl' siècle, dans: «Revue Grégorienne», 14, 1929, p. 134.
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