- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1997
316 Lin Colliard dans toute sa maestria. Il vaudrait sans doute la peine de le reprendre et d'en faire encore uhe fois l'ohjet de notre méditation. Et à présent, ne vous en déplaise, encore un court retour à la chronique, à ces "souvenirs" qui, selon l' ordre du jour, devraient for– mer l'ohjet de ma causerie. Quelques mois après notre première rencontre, vers la fin janvier 1955, je reçus à Chambave, où j'habitais alors, une missive prove– nant d'Aoste; je reconnus illico et statim, la graphie unique de M. Durand. J' ouvris la lettre, et j'en fus déconcerté: M. le chanoine m'annonçait, en cles termes bibliques, que dans la séance du 13 jan– vier 1955, où il venait lui-meme d'erre élu président de l'Académie, sur sa proposition et celle de l'honorable sénateur avocar Ernest Page, les membres de la Société, par la gd.ce de Dieu etc., etc. , m' avaient choisi pour siéger - l'expression est du président Durand - «dans cette enceinte où le savoir dépose ses conquetes»! C' était le comhle! Je n' avais pas encore atteint vingt et un ans! Je faillis m'évanouir. .. Hélas! tous les membres de la glorieuse Compagnie que ce loin– tain 13 janvier 1955 daignèrent m'accueillir, sans aucun mérite de ma part, par leur trop indulgente volonté dans cette enceinte sacrée, ont disparu. Un seul survit: M. le chanoine Donat Nouchy. Qu'il veuille accueillir, avec mes souhaits ad multos annos, les sentiments de gratitude du tout petit académicien d'il y a 42 ans! A trois mois à peine de cet événement, un autre coup de scène. Le 31 mars, M. Durand convoquait la première séance académique par lui présidée; l'ordre du jour prévoyait entre autres le titre sui– vant : M. Lin Colliard, Le chanoine E-G. Frutaz, historien valdotain. Cela, par exemple! Sans le moindre préavis de sa part (c'était bien là son style !). D'abord stupéfait, je réagis tout de meme. Heureuse– ment, dès mon adolescence, le chanoine Frutaz, le vaillant champion du traditionalisme valdòtain décédé en 1922, était mon idole. Tant bien que mal, je réussis, à en ébaucher une esquisse, tandis que le cher et inoubliable avocar Page rajustait, autant qu'il le put, mon français boi:teux. Je tiens à citer cet épisode, car ç'a été là la seule occasion que j'ai eue de rencontrer Mgr Jean-Joconde Stévenin, ce vieillard exceptionnel, qui eut l'amabilité de m'adresser quelques mots de compliments. Souvenirs . . . souvenirs ...
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