- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1997

318 Lin Colliard pour cles choses importantes, dans une sociéré qui ne sait plus ni chan– rer ni souri re, eh bien! notre chanoine, j' en suis sur, ne se trouverair point du rour à son aise; lui, l'homme le plus pacifique, le plus jovial, le plus humoriste de ce monde, aimant la rigolade et la farce. C'est que cer humanisme d' aurrefois semble avoir disparu à rour jamais. Situer au jusre un personnage rel que Durand, simple et com– plexe à la fois, se révèle difficile. Sa nette prédilecrion pour un célèbre protagoniste de l'éloquence sacrée du XIX<siècle, pourrair nous offrir (c'est mon opinion personnelle) une clé d'interprétarion à ce sujet. Pour érrange que cela puisse para!tre, les symparhies de celui qu' on a jusrement appelé "le perir Bossuet valdorain", n'allaient pas à "l' aigle de Meaux", mais à Lacordaire. Le grand orareur dominicain, a été, sans contredit, son héros, son demi-dieu, auquel il avait voué une admiration sans bornes. Et, chose digne de remarque, non seulement au poim de vue de l'acrion et du langage oraroire, mais aussi au poim de vue conceptuel, ce qui nous est parriculièrement éclairant, si l'on rient compre que, de son temps, Lacordaire érait rrès proche du ca– rholicisme-libéral. Il ne faut pas rrop s'étonner de ce choix de Du– rand. Malgré son sryle se ressentant de Bossuer et de Veuillor, norre chanoine, de par sa formati on inrellecruelle (il avait fréquenté l'éco– le publique avant d' entrer au Séminaire), fir partie de certe nouvelle équipe du d ergé valdotain, si bien décrite par M. l'abbé Ronco le 26 ocrobre passé, qui reconnaissait en Mgr Stévenin son propre ma!tre et son porre-bannière. Tour en ne s'occupant pas spécifiquement de problèmes sociaux, Durand fir sans doure spirituellemenr partie de ce groupe de prerres qui comptair dans son sein les Léveque, les Bar– der, les Lale-Mury, les Praz. D'une générarion plus jeune, moins dis– posée à l'acrion, mais génériquement liée à l'esprit de Mgr Stévenin, norre abbé appartint à ce cénacle de jeunes ecclésiastiques aux visées modernes et en meme remps foncièrement valdoraines, qui pendant la première moitié du XX" siècle a hautement illusrré norre culture. La génération, autrement dir, qui a exprimé d'abord L'Echo de St– ]acquème et ensuite Le Messager Valdotain et qui s'honore cles noms d'un Maquignaz (Jacqueme), d'un Lale-Démoz, d'un Plassier, d'un Pierre Correr, d'un Petigar, d'un Jans et j' en passe, c'est-à-dire de ces pretres éclairés et culrivés, qui n' avaient certes pas attendu les sug-

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