- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1997

Le docteur joseph-Marie Al!iod 331 Des polémiques se déclenchèrent alors au sein de l'Action Catho– lique et d'une partie du Clergé, polémiques qui grandirent comme cles champignons sur un terrain devenu très favorable au moment de l'avvento del Fascismo. Il y eut un Congrès cles jeunes à Pont-Saint-Martin où Alliod et Chanoux s'adressèrent aux intervenus en français et ce fut le chant du cygne. Mgr Calabrese n'osa pas les rappeler personnellement à l' ordre, mais il pria le Père Abbé Ottini de Verrès de convaincre Alliod et ses amis de se retirer de l'Action Catholique pro bono pacis. Alliod et Chanoux furent ensuite reçus en audience par l'Eveque, qui leur expliqua ses raisons et qui les congédia après les avoir embrassés paternellement. «Nous pleurions tous les trois comme cles enfants», me confìa un jour Alliod. C'est alors que Alliod comprit et protesta à claires notes: «il faut créer quelque chose de nouveau et d'indépendant et de valdòtain en dehors de l'Action Catholique et cles partis». Ce fut l'acte de conception du Groupe Valdotain d'Action Régio– naliste qui nacquit en effet quelque temps plus tard, exactement le 11 février 1923, pendant une réunion constituante dans la bibliothèque communale de Chatillon. Le programme dicté par Alliod était assez simple et visant à l'es– sentiel : défense de la langue française et action de propagande régio– naliste pour en arriver à une lune acharnée pour l'autonomie de la Vallée. C'était essayer d' aller bien plus loin que la "Ligue pour la défen– se de la langue française en Vallée d'Aoste", ayant bien compris qu'on ne sauve pas la liberté linguistique et culturelle d'un peuple si l'on n'arrive pas à sauver sa liberté politique et administrative, et sa liber– té économique aussi. Tout cela ne peut se faire sans une culture régionaliste approfon– die chez les valdòtains et une résistance opiniatre aux influences négatives qui peuvent venir de l'étranger.

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