- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1997
332 Donat Nouchy Il faut avant tout conserver la Vallée d'Aoste aux Valdòtains, mais afìn que les Valdòtains, eux memes, comprennent la nécessité de demeurer maìtres chez eux ils doivent sauvegarder et peut-etre récu– pérer leur conscience nationale: se sentir sans aucun doute une minorité ethnique. ]e cite Alliod dans un moment de clarté particulière: «Qu'on ne nous dise pas surtout que nous sommes italiens avant que valdòtains. Au moins pas cela! Nous avons payé de notre sang au front le plaisir d'erre italiens. Il me semble qu'il est inutile de continuerà protester de notre patriotisme. Nous sommes patriotes jusqu'au ridicule!». Le jeune Alliod n'est peut-etre pas allé plus loin que de deman– der une substantielle décentralisation administrative pour la Vallée d'Aoste, mais il a certainement contribué effìcacement à la formation de la doctrine fédéraliste qui sera mieux développée par Chanoux et à laquelle Alliod donnera tout son consentement. Alliod, Chanoux et leurs amis n'ont pas eu le courage de se déta– cher complètement du Clergé pour combattre cette bataille régiona– liste et ne pouvant plus compter sur l'Eglise offìcielle, ils demandè– rent la bénédiction et l'appui de l'Abbé Joseph Trèves, alors recteur de Promiod et déjà bien connu pour ses idées et son action pa~rio tique. Ils voulurent aussi s'assurer l'appui de personnes particulièrement sensibles au problème et qui avaient, en meme temps, une certaine influence dans le milieu vadòtain. Le premier Directoire du Groupe valdotain daction régionaliste fut composé par Alliod, Trèves, Chamois, Cavorsin. Et parmi les membres il comptait entre autres Jules Brocherel, l'avocar Chabloz, Charles-Pierre d'Entrèves etc. Alliod pensait aussi lier à sa cause cles hommes cles partis italiens. Ce fut une erreur dont il paya bien vite les conséquences. Lui d'ailleurs était certainement un fon penseur, un idéaliste enthousiaste, un jeune plein de confìance dans ses concitoyens ; il était un bon maìtre, mais, à mon avis, il n'avait ni la vocation ni l'am– bition d'un chef.
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