- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1997
414 Bibliographie circonstances de la première ren– contre, survenue en 1971, entre les deux savants et nous pouvons par– courir une liste des a:uvres non val– dotaines du grand liturgiste et éru– dit que Colliard rapproche à juste titre de Mabillon. Ensuite Amiet lui-meme vient qui, après nous avoir expliqué les liens généalo– giques unissant les missels Grégo– rien et Gélasien au Supplément de Benoit d'Aniane, nous donne la preuve de l'intelligence créatrice des liturgistes valdotains en analysant, du rite de notre Eglise, le calendrier, l'Ordinaire de la Messe, la Chan– deleur, les Rameaux et les Roga– tions. Le rite valdotain revient dans la contribution du liturgiste salésien Ferdinando Dell'Oro consacrée, sur la base entre autres des MLEA de Amiet, à y déceler l' étonnante union entre la liturgie et la piété populaire, union qui ressort tout particulièrement cles processions, des Messes aux différentes inten– tions et du culte des morts. Nous retrouvons le thème de la piété po– pulaire à propos de la charmante figure de la Bienheureuse Panacea, la pastourelle de Quarona dans le Valsesia, tuée en 1383 par sa ma– ràtre exaspérée de la voir prier au lieu de surveiller le troupeau et aus– sitot devenue objet de culte de la part des gens du lieu et des habi– tants de Ghemme. Le spécialiste de la sainteté médiévale qu'est André Vauchez nous offre sur ce sujet un véritable spécimen de sociologie religieuse. Il relève en effet dans l'iconographie de Panacea un té– moignage médiéval de la naissante sensibilité envers l'enfance et, dans la promotion de son culte par Carlo Bascapé, éveque de Novare de 1593 à 1615, la tentative réussie de l'Eglise catholique de la Contre– Réforme de contrer sur place les infìltrations protestantes en· misant sur un culte local et en exhibant en Panacea l'exemple de l'union de la prière et du travail rompant avec la mentalité médiévale assignant de façon tripartite la prière aux moines et aux pretres, le travail aux paysans et aux arrisans, le combat aux nobles et aux guerriers. Du culte populaire des saints s'occupe aussi Roger Devos qui nous renseigne sur celui de saint Grat dans l'ancien diocèse de Genève-Annecy dont les fìdèles aux XVII< siècle fondent nombre de chapelles rurales dédiées à notre Saint et n'hésitent pas à faire le voyage d'Aoste pour le vénérer. Le savan savoisien est relayé par le directeur cles Archives valdo– taines, Joseph-Gabriel Rivolin, qui nous présente ses remarques sur le culte des saints chez nous au Moyen Age en soulignant que l'essor du culte de saint Grat aux XIII< et XIV< siècles co"incide à Aoste avec une hausse du prestige du clergé séculier par rapport à celui des congréga– tions régulières. A l'analyse du rituel baptismal à
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