- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1997
Evolution des villages agro-pastoraux 51 feuilles d'élagage (frenes, érables, ... ) complétaient la production de foin. A l' étage agro-pastoral, le réseau d'irrigation est la clé de lecture cles aménagements ; les villages sont installés de préférence au point de contact cles deux types dominants de culture intensive, au point de rupture de pente: - en bas ou latéralement, évidemment sous le ru, les surfaces irri– gables sont consacrées à l'herbe; cela facilite l' engraissement pério– dique cles prés ou cles patures grace au fumier produit dans les étables; - en haut ou latéralement, les surfaces sèches sont terrassées, aplanies pour profiter cles eaux printanières, et sont consacrées aux labours. On retrouve encore sporadiquement le terme piaz, péa, du latin peda, terrain mesuré, 2 qui rappelle les assolements collectifs 3 des champs, c'est-à-dire la rotation cles cultures, bien– nale ou triennale, sur une sole, une pia, ensemble de parcelles appartenant aux habitants du village (à Torgnon, à Brusson, à Ayas). 4 2 M. BOSSARD et J.- P. CHAVAN (1986). Nos lieux-dits- Toponymie romande, Payot, Lausanne, p. 143. 3 Voir p.159, G. COLLOMB et H. RAULIN (1979). Agriculture, élevage et peche, in Les sources régionales de la Savoie, Fayard, Paris, pp. 119-231 et P. DUBUIS (1990). Une économie alpine à la fin du Moyen Age, Sion, p. 233: La pratique, dam un territoire vil– lageois, d'un système cultura! combinant rotations etjachère implique l'organisation de l'es– pace agricole en "so/es" ou en "pies,, 4 Abbé BONIN, (1928). Vallée de Challand, Mondovì, Tip. commerciale: Pèa, sub.fem. Mot patois qui indique une vaste étendue de champs. Dans un village, il y a peut-etre 3 ou 4 pèe. Une année on sème le blé et le froment tout d'un coté, l'année suivan– te, ce sera dans une autre pèa qu'ily aura !es céréales. On cherche en un mot à ne pas mélan– ger !es eu/tures, et cela, pourfociliter la dépaissance des troupeaux et l'arrosage. A titre indi– catif, les vagères, c'est-à-dire les contrats de location de terrain conservés aux Archives des Notaires prévoient les cultures en piaz pour Ayas et Brusson aux XVII' et XVIII' siècles.
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