- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1997

52 Claudine Remacle En fai t, l'ensemble du finage est divisé en «quartiers» où chaque propriétaire cultivait autrefois une ou plusieurs parcelles dans les memes conditions de pente, d'ensoleillement et d'accès que ses voi– sms. La position du village près du ru porteur permet en outre l'en– tretien de séries de courtils enclos, et, jusqu'à la fin du XIXe siècle, celui de chènevières. Les exemples de villages et meme de mayens qui suivent exac– tement ce schéma sont innombrables en Vallée d'Aoste: Charvaz de La Salle, Cérellaz d'Avise, Rhun de Saint-Vincent, Etirol de Torgnon, Epinel de Cogne, Vaud d'Ollomont, Perruchon de Champorcher, Buthier de Gignod, les bourgs d'Etroubles et d'Antey-Saint-André (voir Ill. n° l) et aussi toute la commune de Brusson ... Naturellement, les conditions imposées par la morphologie du sol et le réseau hydrographique sont prépondérantes, mais il y a de nombreuses exceptions. Le tracé cles grands rus, 5 tel le Ru Bourgeois ou le Ru Neuf à Gignod, a probablement permis, à la fin du Moyen Age, de modifier la répartition cles eaux. Or, ce sont les droits d'eau qui sont partout les vrais organisateurs du paysage. Au surplus, lors de l'abandon de la céréaliculture, on a prolongé les rus sous les murets cles champs terrassés pour étendre la surface de pro– duction fourragère. Certes, la problématique posée par l'existence cles terrasses et leur apparition n'est pas résolue 6 en Vallée d'Aoste et il serait hasardeux d'imaginer que les finages agro-pastoraux que je viens de décrire n'aient pas subi de conversion depuis le bas MoyenAge. Ce paysage, antérieur au xx e siècle, était ouvert. Il n' existait pas de clòture entre les parcelles, exception faite pour les jardins pota- 5 E.-E. GERBORE (1995). Les rus de la Vallée d'Aosre au Moyen Age, in Les Bisses, Anna/es Valaisannes, pp. 241-262. 6 P. DUBUIS, cit., p.231.

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