- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1997
Evolution des villages agro-pastoraux 53 gers et pour les limites entre chemins publics et ensembles de fonds privés. Il s'agissait d'un système général de protection, 7 le long cles voies publiques, système qui d' ailleurs était à l'origine partielle– ment amovible pour permettre la vaine pature. Dans le dernier numéro du Bulletin de l'Académie de Saint-Anselme, 8 E.-E. Gerbore signale l'importance de cette servitude collective pour la communauté d'Etroubles aux XIV< et xve siècles. La vaine pature était le droit de faire paìtre les animaux sur les champs et les prés d' autrui après la moisson ou la fenaison. Durant le Moyen Age à prédominance céréalière, la vaine pature permettait aussi d' engrais– ser les labours. La forme cles cllif_nde 9 et de leurs ét4tseest un témoignage de cette possibilité d'ouverture temporaire cles fìnages. Instruments de paix sociale pendant la période végétative, les barrières protégeaient, en outre, les .cultures de la dent cles troupeaux ou cles mulets de passage. Les éléments du paysage agro-pastoral sont ainsi posés. 7 DION R. (1934 - 1991). Essai sur la formation du paysage rural français, Paris, Flammarion, 3' éd. :L'espace où vaquent les troupeaux est contigu à L'aire cultivée», p.121, «Peuvent etre considérées comme haies de cloture générale celles ( ..) qui bordent les chemins reliant les hameaux aux terrains de parcours. 8 J .-R. PITTE (1989), Histoire des paysages français, come II, 3' éd., Tallandier, pp.61-64. Après les récoltes et avant les semailles, L'usage ancestral du paturage, appelé la vaine pature, convertissait l'ensemble du finage communal en propriété col– lective. Les particuliers étaient libres de laisser brouter leur bétail sur les parcelles d'autrui. Cette coutume avait cours au Moyen Age, là où les champs étaient très mor– celés, non enclos et regroupés en soles, c'est-à-dire en quartiers, que les paysans exploitaient en pratiquant tous une rotation identique des eu/tures; voir pp. 29-30, E.-E. GERBORE (1994). Les biens communs, pàturages, alpages et bois d'Erroubles, in B.A.S.A, nouvelle série V, pp. 7-96 et (1993). Una comunità, i suoi pascoli ed i suoi alpeggi: Cogne tra XIII e XV secolo, in Hiscoire et culture en Vallée d'Aoste. Mélanges offerrs à Lin Colliard, Musumeci Ed., Quart- Aoste, pp. 161-193. 9 clli§.nde, sub. fém. pl., clotures; étg}se, sub. fém. pl., pieux des clotures souvent constirués de poteaux en bois troués, dans lesquels on enfìle des perches horizonrales amovibles.
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