- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1997

Evo!ution des villages agro-pastoraux 61 Dans routes les consrructions rurales en pierre du x.ve siècle relevées au Val d'Aoste, l'étable est spacieuse et peut abriter un bon cheptel bovin : 8 à 16 tètes selon le module de l'édifice et selon l'es– pace qu'occupait probablement la «place» cles hommes. La grange/fenil est elle aussi très vaste (voir Ill. n° 2- 2). On est clone en présence de maisons baties par cles hommes qui spéculent sur l'herbe et l'élevage et qui ont certainement joué un ròle important dans la société contrastée et inégale de la fin du Moyen Age. 28 Ces domus lapidea auraient été érigées par ceux qui élèvent du bétail pour le commerce de viande à destination cles villes du sud cles Alpes. 29 Les causes d'inertie Comment ces constructions sont-elles ar.nvees jusqu'à nous? Pour bien comprendre le processus, il faut se rappeler que toute construction ou reconstruction d'un édifice exige une place suffisan– te, clone un remembrement de propriétés voisines, une unité de déci– sion (parfois sous forme d'hoirie), une conjoncture économique favorable et l'adaptation à cles besoins nouveaux qui réclament des structures différentes de celles dont on a hérité. Par suite du développement de la population et à cause de l' ap– plication du régime successoral égalitaire entre héritiers masculins fondateurs de familles, ces constructions ont «bourgeonné». La peste de 1630 a eu sur ces patrimoines évolutifs cles répercussions encore visibles aujourd'hui. Elle a plongé certaines maisons dans l'inertie pour cles siècles. La conservation a été engendrée parla combinaison cles facteurs suivants: l'application du régime successoral égalitaire, 28 P. DUBUIS (1990), op. cit., p. 94. 29 P. 0UBUIS (1990), op.cit., p 274- 277 et pp. 91-96, in M . MONTANARI (1993). La fame e L'abbondanza - Storia dell'alimentazione in Europa, Ed. Laterza, Bologna, 257 p.

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