- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1997

Evo!ution des villages agro-pastoraux 63 cles petites maisons-fortes de la fin du Moyen Age. Les façades sont symétriques, la couverture déborde largement au sud et protège plu– sieurs étages de balcons et de galeries de séchage. Le plan de ces constructions est plus large que profond. Les façades dénotent un réel besoin de paraitre. Létable est particulièrement soignée, d'autant plus que l'on y vit une partie de l' année. C'est en effet cles XVIII<et XIX<siècles que datent les nombreuses étables voutées d' aretes, avec colonne centrale ou pilier en pierres appareillées. Le premier étage abrite le logis avec les deux espaces différenciés qui se généraliseront peu à peu: la maison focale et le poele. Dans les familles les plus cos– sues, le poele est chauffé par une simple dalle ou par un fourneau en pierre, tantot maçonné, tantot en pierre ollaire; le petit poele de fonte n'apparait qu'au début du XIX< siècle. Du point de vue architectural, la physionomie cles villages agro– pastoraux se transforme. rapidement, surtout pendant la seconde moitié du XVIII<siècle. Au cadastre sarde (1769-1773), les constructeurs de maisons sont faciles à reconnaitre, meme si les patures, les bois et les taillis ne sont pas roisés. 31 Tous les possesseurs de plus de 8.572 toises (environ 3 hectares) sont cles constructeUJ:s potentiels et on retrouve souvent leurs initiales dans le bati actuel. En 1770, à Torgnon, 17 chefs de famille sur 263 possèdent plus de trois hec– tares ; à Gignod, 81, sur 662. A Bionaz et à Oyace, la cote fonciè– re cles constructeurs potentiels est plus basse: l hectare et demi suffìt. Par exemple, Aux Condémines à Oyace, en 1755, jean-Georges Bionaz feu Barthélemy, dit Noailloz, batit, sur un parcellaire ancien, une maison, adaptée pour deux fomilles en 1768, probablement par jean-Barthélemy Bionaz feu Barthélemy. Leurs cotes foncières indivi– duelles au cadastre sarde comprennent respectivement 4.429 et 3.016 31 Ce fait explique le niveau très bas des cotes foncières.