- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1997

Evolution des villages agro-pastoraux 65 droits d'accès aux paturages d'altitude. Elle n'impliquait aucune éga– lité entre les consorts ou les communiers. Les cadastres du XVIIIe siècle reflètent encore certaines diffé– rences sociales de la période féodale. Pour le chercheur qui conna!t les successions familiales logiques, ils portent les symptòmes (camou– flés, parce que non toisés) de l'action lente mais sure de quelques gros rassembleurs de terres. Du XVII< au XJXe siècle, on assiste dans presque tous les alpages, dans ceux de Gignod camme dans ceux d'Etroubles, de Torgnon, d'Oyace, à une concentration cles droits sur certaines cotes, clone à une diminution cles ayants droit. La fin du ròle de la noblesse et la cohfiscation cles biens ecclé– siastiques sont en outre deux faits qui satisfont l'appétit de terre cles paysans cossus d'origine locale. Par exemple, en 1604, les chefi de famille de Gignod ont accès à qua– tre montagnes: Challigny, Arsy. Flassin et Citrun. Entre 1604 et 1717, seule la montagne d'Arsy reste un alpage de la communauté, passant de 48 à 66 ayants droit. A Chaligne, par contre, on n'a plus que 12 ayants droit à la piace de 23. Parmi eux, deux rassembleurs de terres: le Sieur Pantaléon Tercinod de Montjoux et Discret Pantaléon Salaz de la Bedigaz. Alpages de la communauté de Gignod: évolution cles droits d'estivage entre 1604 et 1717. GIGNOD Types de droits Arcy <l l à 3 3à6 6 à 10 > 10 Total vache vaches vaches vaches vaches 1604 9 27 8 4 o 48 1717 31 28 5 2 - 66