- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2000
Vie liturgique et pratiques de dévotion à Aoste 13 revètent pour la vie religieuse de la Cathédrale et de la ville mème, un intérèt et une importance extraordinaires. 7 Ils nous offrent en effet un panorama fort suggestif et impo– sant de la pratique cultuelle de la capitale du Duché au XVIII< siècle. Au point de vue liturgique, non seulement ils complètent les notices que nous fournissent les sources et les études citées ci-dessus, mais ils vivifient les usages et les coutumes propres de ce rit valdòtain qui se montrait à l'époque encore bien vivant dans la praxis ecclésiale et dans l'esprit des fidèles et, qui plus est, se révélait riche en attaches profondes avec l'ambiance lo– cale. Mais à còté de la vie proprement liturgique et paraliturgique, c'est bien le milieu de la piété populaire qui ressort en plein, avec sa foi vive et quelque peu na"ive, ses traditions, ses dévotions séculaires, expression d'une spiritualité sobre et montagnarde, fon éloignée de certaines formes baroques, voire spectaculaires, propres à la Peninsule. On remarquera à ce sujet, le rang extraordinaire réservé au culte de saint Grat età celui, non moins honorable, de saint Joconde, jus– qu'à hier patron secondaire du diocèse et aujourd'hui inconsidére– ment déclassé! Et que dire des sanctuaires «citadins» de Notre– Dame de Pitié au Pont-Suaz, de l'Ermitage de Saint-Grat, de la cha– pelle Saint-Joconde, tous les trois placés, bizarrement, hors de la ville! Nos deux ]ournaux jettent aussi de la lumière sur l'histoire des mentalités et des ma:urs, sur la topographie ancienne de la ville, sur maints menus détails de la vie quotidienne des aostois au XVIII< siècle. Les données que nous offrent les ]ournaux se révèlent aussi une source importante par rapport à la météorologie du siècle en ques– tion! Les deux principales figures épiscopales du XVIII<siècle, celles de Mgr De Sales et de Mgr Solaro, ressortent assez bien de ces pages jau– nies. La première est marquée au coin d'une sympathie manifeste, tandis que la seconde est sujette à de fortes réserves, fruit des vifs 7 R. AMIET, in MLEA, VII, Aoste 1984, p. 44.
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