- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2000
490 Jean-François Fati royaume du Nord. Des nouveaux colons, originaires de Mésopota– mie, furent installés en Samarie et acceptèrent peu à peu la loi mosa"ique; la réalité samaritaine devint alors effective; le schisme samaritain s'accomplit ensuite lors de la construction du Second Tempie, vers 515 av. J.C., et fut affermi en l'an 107, parla destruc– tion du sanctuaire de Guerizim. Ces dates clés constituent autant de lignes de fracture entre les mondes juif et samaritain, maintenant ainsi une opposition certaine des deux groupes. Le samaritanisme s'affirma rapidement camme le principal rival du rabbanisme, le Judalsme traditionnel, dont la halakha, la jurisprudence, refusa de considérer les hommes de Guerizim camme Juifs, dane partie inté– grante du peuple élu. A maintes reprises, le Talmud désigna les Samaritains camme les descendants de tribus pa"iennes converties au monothéisme, tantot proches, tantot éloignées de la loi mosalque. C'est pourquoi les polémiques samaritaines à l'encontre du Judalsme traditionnel avaient pour but de s'affirmer camme les seuls représen– tants de la religion d'Israel et de son livre sacré, la Torah, tendant à transformer ainsi l'interprétation du texte en lecture de la pérennité des Ecritures. Connue essentiellement à travers la parabole évangélique du «bon Samaritain», cette communauté eut, au fil des siècles, un destin sin– gulier. Elle régressa d'une population de plusieurs milliers de per– sonnes sous l'empire romain, à quelques centaines actuellement, pas– sant d'une implantation géographique couvrant la partie orientale de cet empire, de Délos à Alexandrie, au ghetto de Naplouse où Jean– Baptiste Galles redécouvrit en 1866. Le monde samaritain formait alors une société cloisonnée, iden– tifìée par un mode de ·vie qui lui permettait de défìnir ses propres schèmes communautaires. Lantagonisme Juda-Israel se fìt en fonc– tion de la dualité Juif-Samaritain, opposant, d'un coté, le Juda!sme issu de l'exil de Babylone à des colons plus ou moins juda!sés, et, d'un autre une légalité théologique à une volonté d'autonomie politique. Leur faculté de différenciation et d'isolement constitua certes une faiblesse, en particulier dans le domaine démographique, mais repré– senta aussi une force, grace à laquelle les Samaritains purent dévelop– per, au cours des siècles, une relation particulière avec leur société de
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