- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2000

Une inscription samaritaine découverte à Naplouse 491 tutelle, le monde arabe. Considérée camme hérétique par le Juda·isme orthodoxe, camme juive par les musulmans, la communauté samari– taine renforça san autarcie cultuelle, culturelle et sociale. Ces Juifs particuliers, portant le turban rouge, se défìnissent eux– mémes camme des bené-Israef (des enfants d'Israel) ou camme shom– ronfm (gardiens de la Loi). Ils prononcèrent l'ostracisme jusque dans le domaine sacré de la Loi en refusant non seulement la michna, la tradition orale, mais les Prophètes et les Hagiographes inclus dans la Bible hébra1que, pour ne retenir que le Pentateuque, la Torah, et s'af– fìrmèrent les héritiers directs des dix tribus du royaume d'Israel. Ce champ différentiel du religieux leur permit, dès l'Antiquité, de défì– nir des limites communautaires: différence de calendrier, de rites, d'observance du shabbat ou de fìdélité au sacrifìce de Pessah, Paque. Les Samaritains constituent une minorité de la minorité rescapée de 2700 ans d'histoire. Ils illustrent la destinée de ces groupes qui réussirent à assurer leur survie grace à leur ferveur communautaire et à l'inévitable loi de l'endogamie, véritable garante de leur existence communautaire. Loin de constituer un groupe fossilisé du Juda!sme pré-rabbinique, ils soulignent, au contraire, sa grande diversité. ~aube du XIXème siècle se leva sur une communauté moribonde qui souffrait d'une hémorragie démographique, aggravée par un désé– quilibre chronique, inexpliqué, entre hommes et femmes, et par un taux élevé de malformations congénitales. Ce marasme social et cul– ture! qui condamnait un des plus anciens groupes du monde médi– terranéen à une situation de «célibat éternel»; à une disparition à court terme, était un des résultats de l'effondrement du contexte poli– tique dans cene région. La population samaritaine de Palestine, la dernière qui survivait encore à l'état de communauté structurée, était estimée, lors de l'expédition d'Egypte en 1798, à près de 150 indivi– dus, dont une cinquantaine d'hommes. Le passage de Bonaparte en Palestine eut des conséquences dra– matiques pour les minorités non-musulmanes de la région. Dès 1798, des agressions contre les chrétiens de Damas furent commises en représailles au débarquement français en Alexandrie, puis les émeutes s'étendirent bientòt à tous les dhimmi, dont bon nombre de Samaritains. En effet, profìtant du climat d'insécurité qui fìt suite au

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