- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2000
492 Jean-François Fati passage de l'armée du Premier Consul, un certain nombre de tribus arabes occupèrent leurs maisons, confìsquèrent leurs biens, interdi– rent l'accès au Guerizim et des familles entières furent obligées de se convertirà l'Islam. Ainsi disparut, en 1799, la communauté de Gaza, celle de Jaffa connut le meme sort quelques années plus tard. En 1820, un courrier du Grand pretre Shalma ben Tobia précisait que le nombre de ses cordigionnaires restait inférieur à 200. A la meme période, un rapport diplomatique du consul de Grande Bretagne en poste à Jérusalem notait que 35 hommes étaient imposables sur un total de près de 150 personnes. En 1872, alors que le nombre de Samaritains se maintenait autour du meme chiffre, une branche de la famille Shaleby fìt défection en rejoignant le Judaisme traditionnel, et fìt tomber le total communautaire à 130 personnes. La question démographique restait étroitement dépendante du contexte politique particulièrement agité lié aux premières grandes déchirures du XIX.ème siècle. En 1829, la Sublime Porte, afìn de miei.Ix intégrer le concert des nations, avait choisi d'abolir les lois de discriminations religieuses et communautaires par une réforme civique, juridique et fiscale, le tan– .ziman. Cette réforme de la société, controlée par le pouvoir centrai, devait aider à remplacer la notion de religion par celle de nation. Elle ne put malheureusement pas résister à l'affirmation de l'identité arabe. Dès 1830, le bry d'Akko tenta d'annexer le sandjak, le district, de Naplouse et obligea les Samaritains à servir dans les rangs de l'armée turque; cette mesure priva la communauté de ses forces vives et contribua à faire descendre sa population à son niveau le plus bas. Un an plus tard, le pacha d'Egypte, Mehemet Ali, soutenu parla France, s'opposait ouvertement à l'Angleterre en lançant une guerre de conquete en Orient. N'obtenant pas du sultan la Syrie, qu'il convoitait, Mehemet Ali décida alors de la conquérir, soutenu dans son entreprise par un officier français, le général de Sèves, plus connu sous le nom de Sulayman Basha. Il s'empara de la Syrie, du Liban et défìt l'armée turque à Konya, en Anatolie. Sous la pression conjuguée de l'Angleterre et de la Russie qui s'opposaient à la France sur la ques– tion d'Orient, Mehemet Ali dut renoncer à ses conquetes après le
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