- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2000
518 Sonia Trevisan En réalité, ce cri était employé, d' après Paul Terris, non seulement pour réjouir les fetes religieuses, mais aussi camme équivalent de vivat, pour saluer le retour de Jean, due de Bourgogne, ou lors du sacre de Charles VII à Reims, ou encore lors de san entrée triompha– le dans la ville de Paris. 5 Cette acclamation était tellement populaire qu'elle a été utilisée au XIIIc siècle par un marchand de légumes pour vanter sa marchandise dans une ceuvre, Les Crieuries de Paris, du trouvère Guillaume de Villeneuve : Noel noel à moult grans cris, ]'ai raiS, de l'archaut, raiS. 6 Si l' étymologie du mot noel pose cles difficultés, une définition précise du genre littéraire n'est pas plus facile à donner. Plusieurs auteurs s'y sont essayés. D'après Jean D'Ortigue, 7 on entend par noel "un cantique spi– rituel en langue vulgaire en l'honneur de la naissance de Jésus– Christ" et il ajoute encore qu'il y en a quatre espèces: le noel reli– gieux, qui célèbre la Nativité, le noel royal, consacré aux souverains, le noel politique, dédié à quelque grand personnage et, enfìn, le noel badin, qui concerne les hommes obscurs ou traite d'un sujet popu– laire. Jean Vapereau 8 explique davamage qu'il s'agir d'un: Récit évangélique de la naissance du Messie, développé en un langage rimé ou rythmé, d'une simplicité toute rus– tique et avec tous les sentiments d'une fai na"ive, qui se 5 P. TERRIS, Essai historique et littéraire sur les noe!s dans les divers pays chrétiens, op. cit., p. 565. 6 A. GASTOUÉ, Le Cantique populaire en France, op. cit. , p. 114. 7 J. D'ORTIGUE, Dictionnaire liturgique, historique et théorique de plain-chant et de musique religieuse au moyen age et dans les temps modernes, Paris, J.-P. Migne, 1860, V' artide Noel de A. Arnaud, pp. 919-967. 8 J. VAPEREAU, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1884, en 2 voli., t. Il, p. 1489.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=