- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2000

520 Sonia Trevisan quelques années auparavant par Amédée Gastoué, dans son essai sur le Cantique populaire en France. 12 En effet, l'auteur affirme qu'il s'agit de: Un genre très français de la poésie et du chant populaires, où le sérieux et le bouffon vont se trouver bientot melés ... et qui sort directement des divertissements ou farces pas– torales des Mystères de la Nativité, vers la fin du xve siècle. De Smidt, aussi, concorde avec cette idée selon laquelle le noel serait essentiellement un cantique qui se serait transformé parla suite en chanson populaire par l'influence de la Réforme religieuse de l'Eglise, favorisant le chant populaire en langue vulgaire. 13 Mais la plus importante contribution pour la mise au point sur ce phénomène littéraire a été donnée par Henri Poulaille. A son avis, le noel n'a rien à voir avec le cantique ou le vaudeville- sinon du point de vue musical - mais il appartient à une branche de la chanson populaire qui se serait développée vers la fin du xvc et le début du XVJe siècle. C'est à ce moment-là que les noels se déta– chent de l'immense corps liturgique et qu'ils font leur entrée dans le domaine de la chanson en langue vulgaire. 14 Il ajoute encore que ce genre rentre plutot dans la catégorie des productions "semi– populaires", c'est-à-dire qu' elles sont destinées à ètre chantées par le peuple mais qu'elles sont écrites par des lettrés. 15 Ensuite, Henri Poulaille met en relief un aspect presque paradoxallié à l' existence de cette forme particulière d'expression littéraire: son épanouisse- 12 A. GASTOUÉ, Le Cantique populaire en France, op. cit., p. 109. 13 DE SMIDT, Les Noi!l.s et la tradition populaire, Academisch proefschrift ter ver– krijging van den Graad van Doctor in de Letteren en Wijbegeerre aan de Rijksuniversiteit te Groningen ... , Amsterdam- Paris 1932, p. 14. 14 H. POULAILLE, La Grande et Belle Bible des Noi!l.s anciens du Xlf au XVI' siècle, Paris, Albin Miche!, 1942, pp. 27 et suiv. 1 s Ibid., P· 41.