- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2000

0RPHÉE ZANOLLI (1919-1997) S'engager à commémorer Orphée Zanolli, alors que le sort l'a enlevé à ceux qui l'entouraient et qui l'aimaient, demeure sans aucun doute une entreprise bien pénible, d'autant plus que ce collègue a été pour moi - laissez que je vous le dise à creur ouvert- presque un frère. C'est donc avec une émotion intense que j'évoque ici, dans cette Académie qui a entendu maintes fois ses accents passionnés, le sou– venir d'un homme auquel m'a lié une familiarité profonde. Les rapports qui nous ont unis, Orphée et moi, ont largement dépassé ceux qui peuvent rattacher un collègue à un autre collègue, un érudit à un autre érudit. En fait, no tre collaboration ne s'est nul– lement bornée aux sujets d'érudition et d'histoire locale, si chers à tous deux et qui nous captivaient si profondément. Au cours des années, à cette solidarité scientifìque, quoique stricte et rigoureuse, s'est superposé un lien d' estime, qui par la suite a laissé piace à une amitié réciproque, solide et inaltérable. Et pourtant, je dois bien l' avouer, notre première rencontre ne fut pas des plus sereines. Elle eut lieu au printemps 1966 dans mon bureau. Depuis quelques mois à peine, j'avais été chargé de la direc– tion des Archives Historiques Régionales, tout en continuant à exer– cer mes fonctions de secrétaire de l'Académie Saint-Anselme. De sa part, M. Zanolli était le directeur du premier Cercle sco-lai– re d'Aoste. Je ne le connaissais pas. Il se présenta chez moi un soir et, sans trop de préambules, il me demanda explication du fait que la direction didactique, dont il était le titulaire, ne recevait pas le bulle– tin de notre Société. Je suis sincère, ce ton passablement rude m' em-