- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2000
700 N écrologies Ghignane à la réalisation d'un magnifìque livre illustré sur la Vallée d'Aoste où, pour illustrer les superbes photos d'Edoardo Dulevant, se melent civilisation valdòtaine et poésie. Dans cet ouvrage il traduisit en patois d'Aoste vingt-trois poésies de Lorenzo Dulevant, mais il y fournit aussi une dizaine de poésies de son cru. 10 Il faut bien dire que Pierre Vietti excellait aussi dans l'art difficile de traducteur. A cet égard nous lui devons deux livrets pour enfants édités par le Centre d'Etudes Francoprovençales. Lidée avait surgi lors d'un colloque international tenu aux ìles Hébrides en 1987. Les représentants de vingt-huit groupes linguistiques minoritaires y avaient pròné l'opportunité de s'échanger des publications pour une meilleure connaissance réciproque. Sur cette suggestion, l'année d'après, Vietti traduisit en patois un feuilleton humoristique en vers du poète allemand Wilhelm Busch (1832-1908), Max und Moritz, sous le titre de Morice et Djan. 11 Il s'agit de sept farces amusantes de deux garçons plutòt espiègles - pensait-il peut-etre à sa jeunesse! - qui seront punis pour leurs fredaines . En 1992, ce fut le tour de Marteun Krpan, un très intéressant conte slovène de Fran Levstik, qui fut traduit en meme temps en francoprovençal, en occitan et en cim– brique. Dans la préface à cet ouvrage, Vietti, Jan Pèire de Bousquier et Sergio Banato fìrent remarquer la valeur de ces genres d'initiatives qui contribuent «alla diffusione di ideali di fratellanza e alla costru– zione dell'Europa dei popoli», constituent un moyen pour «lo studio, l'approfondimento e il miglioramento della propria lingua. Nel contempo, ils ajoutaient, la traduzione consente di conoscere la cul– tura e la letteratura di altri popoli, evitando così ogni rischio di steri– le chiusura in se stessi» . 12 C'était encore là le bagage culture! de notre homme, attentif à la perfection de la langue francoprovençale, enga– gé profondément pour la conservation de notre personnalité, mais, en meme temps, largement ouvert au monde extérieur, uni dans un meme idéal. 10 La montagna. Civiltà e poesia nelle immagini di Edoardo Dulevant, par !es soins de L. Dulevant, G.P. Ghignone, P. Vieni, Ed. il Capitello, Torino 1988. 11 W BuscH, Max und Moritz. Morice et Djan, Imp. Valdòtaine, Aoste 1988. 12 F. LEVSTIK, Marteun Krpan, Grafiche AZ, S. Martino B.A., Verona, 1992.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=