- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2000

Nécrologies 701 Le poète patoisan Pierre Vietti fut aussi poète; poète patoisan, évidemment. En effet, toutes les poésies éditées ont été écrites en francoprovençal. Il est un poète du terroir, car il décrit la réalité valdòtaine; poète du quotidien aussi, poète des petites choses, des aspects et des sentiments de la vie familiale et de la communauté qui l'entoure. Il ne fut pas un grand producteur. Son premier recueil Cen que l'a quettà pappa, 13 paru en 1985, contient vingt-deux morceaux; le deuxième, de 1993, Montagne de mé, 14 dans lequel ont été rééditées toutes les poésies du premier recueil, a d'autres trente-huit poésies nouvelles. Je sais cependant que Vietti a quitté des poésies inédites, ainsi que d'autres écrits. La sienne est une poésie libre, car il n'a jamais cherché la métrique ou la rime. Ses vers possèdent pourtant un bon rythme poétique qui lui vient de la musicalité des mots et des phrases et un certain lyris– me qui produit de stlres émotions. Les titres des deux recueils - qui sont empruntés de la première poésie de chacun d 'eux - indiquent déjà le programme et le contenu: fidélité à l'héritage de nos and~tres et respect pour le terroir dans ses multiples formes de vie matérielle et spirituelle. Vietti a été le chanteur des saisons, des fetes religieuses ou populaires, des métiers traditionnels, de la nature, des sentiments. Mais la sienne est aussi une poésie de l'engagement civil, politique, linguistique. C'est la poésie d'un homme sensible qui observe les changements de la société et les transformations de la vie et de la cul– ture de son peuple et qui ne peut pas s'y opposer. Pour cette raison Vietti a recherché ses racines dans la profondeur de l'ame et de la tra– dition valdòtaine et illes a chantées afìn d'en transmettre aux futures générations au moins le souvenir. Bien avant qu'il publie ses textes dans les deux recueils susdits, la valeur des poésies de Vietti avait été reconnue au niveau internatio– nal. En 1973, Pierre avait remporté, en effet, le premier prix pour la 13 P. VIETTI (BATEZAR), Cen que l'a quettà pappa, Recueil de poésies en francopro– vença~ Arti Grafiche E. Due, Aoste 1985. 14 P. VIETI! BATEZAR, Montagne de mé. Reroeil de poésies en francoprovença~ Musumeci Editeur, Quart 1993.

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