- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2003
78 Saverio Favre en ont toujours entendu parler. C'est quelqu'un de Périasc, parait-il, qui les a importées et, pour cette raison, elles sont devenues une pré– rogative des hameaux de la Plaine. D'après les témoignages des gens de l'endroit, ces textes vien– draient de France et ils auraient été ramenés par quelqu'un qui s'était rendu à l'étranger pour des raisons de travail. Certains hasardent une hypothèse plus précise, en soutenant que c'est Alliod Martin et Obert François (cités dans les cahiers retrouvés) qui~ étant allés travailler en Savoie, auraient introduit à Ayas les deux mystères. Il s'agirait, en ce cas, d'une importation relativement récente, datant du début du xxe siècle. Les témoins que nous avons questionnés affirment que les deux manuscrits étaient, à l'origine, en français et que, parla suite, ils ont été traduits en italien. Cela me semble peu probable pour différentes raisons : à l'époque, par exemple, le français était largement employé tandis que l'italien était encore peu connu. D'autre part, une traduc– tion faite in loco, sauvegardant les exigences métriques et présentant un langage parfois arch:Uque, voire incorrect, mais souvent aussi spé– cialement choisi, est à mon avis impensable. D'ailleurs, l'originai en français n'a jamais été trouvé et personne ne se souvient de l'avoir vu. Cependant, un témoin nous a récité, en creusant dans ses souvenirs, quelques vers du Jugement en français, qu'il prétend avoir entendus lors d'une représentation ou de la voix de son père qui avait un ròle dans le drame : Combien de filles ont caché leur.fruit pour ne pas etre mères douloureuses avant d'etre épouses glorieuses Ces lignes coi'ncident grosso modo à ce que dit le troisième démon, dans la version italienne, à propos des femmes : E dopo aver fatto molti mali si servivano dei medicinali per non parer madre vergognosa prima d'essere onorabible sposa
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